Oscar Mazzoleni et Olivier Meuwly n’ont peur de rien. Ces experts s’attaquent aux virages – parfois vertigineux pour un pays réputé stable – de la politique suisse
Avec Urs Altermatt, Anne-Vaïa Fouradoulas, Andreas Ladner, Pascal Sciarini, Werner Seitz et Damir Skenderovic, ils en font un livre éclairant («Voisinages et conflits, Les partis politiques suisses en mouvement», Slatkine). Presque tout y est: la montée de l’UDC, les soucis du PDC et des libéraux-radicaux, la rivalité-complicité entre Verts et socialistes. Les évictions de 2003 et 2007 – Ruth Metzler par Christoph Blocher, puis Blocher par Eveline Widmer-Schlumpf – en sont des moments forts.
Mais rien ne se fige. En 2011, les Verts libéraux et le Parti bourgeois démocratique (PBD), «au milieu», percent au détriment des cinq acteurs principaux. D’autres peinent à survivre. A gauche, la rivalité-complicité entre Verts et socialistes marginalise la «gauche radicale». Forte en ville, elle est faible au Parlement fédéral. A droite, la montée de l’UDC – tout en mordant sur le PDC et les libéraux-radicaux – accélère le déclin de groupes plus ou moins xénophobes. Il n’y a pas là de «sens de l’histoire» lisible.
Du coup, des prévisions pour les élections de 2015 sont plus risquées que jamais. Mazzoleni, Meuwly et leurs invités en font peu. Rien ne garantit que 2011 sera confirmé (26,6% pour l’UDC, 18,7% pour les socialistes, 15,1% pour les libéraux-radicaux, 12,3% pour le PDC, 8,4% pour les Verts historiques, 5,4% pour le PBD comme pour les Verts libéraux). Un intense suspense, au Parlement comme au Gouvernement, est garanti.