Il faut du cran pour se battre ouvertement en faveur de l’adhésion de la Suisse à l’Union européenne (UE). Ainsi, le Nouveau mouvement européen de Suisse (NOMES) se cherche un nouveau président ou une nouvelle présidente.
Christa Markwalder, présidente sortante, se retire. Cette libérale-radicale bernoise devrait présider le Conseil national en 2015-2016. Or, pour lui succéder, le comité directeur du NOMES propose une coprésidence socialiste formée du Zurichois Martin Naef (Conseiller national) et du Vaudois François Cherix (actuel vice-président). Le NOMES doit trancher le 10 mai
En clair: le NOMES peine à trouver des candidats ou des candidates issus des partis «du milieu» – libéraux-radicaux, PDC, PBD ou Verts libéraux. C’est nouveau. Car ses premiers présidents sont radicaux («Le Temps» du 29 avril). Ce sont Marc Suter (Bienne), Yves Christen (Vaud) et Christa Markwalder. Alors? La lutte pour l’adhésion à l’UE devient-elle un risque? L’acceptation ce 9 février de l’initiative UDC «contre l’immigration de masse» claque fort. Elle s’ajoute aux échecs de 1992 (rejet de l’Espace économique européen) et 2001 (rejet de l’initiative du NOMES pour l’adhésion à l’UE). Le succès de plusieurs accords bilatéraux Suisse-UE ne compenserait pas.
La relance «à toute petite vitesse» des relations bilatérales Suisse-UE est presque aussi délicate. Le président Didier Burkhalter, chef des Affaires étrangères, est à la barre. L’esquisse d’une solution à la libre-circulation des personnes avec la Croatie éveille l’espoir. Ici, il ne s’agit pas d’adhésion à l’UE (la demande d’adhésion du Conseil fédéral de 1992 est gelée). Mais la tâche est à peine moins ardue.