Le SSP de Prelicz-Huber propose à l’USS de Rechsteiner de revoter. Délicat?

Revotons! Le Syndicat suisse des services publics (SSP) – présidé par l’ancienne Conseillère nationale Katharina Prelicz-Huber – propose de lancer une initiative pour biffer dans la Constitution le texte de l’UDC «contre l’immigration de masse» voté le 9 février (soit l’article 121a de la Charte)

Il y faudra l’appui de l’Union syndicale suisse (USS) de Paul Rechsteiner. Ce pourrait être en octobre. Le lancement de la nouvelle initiative aurait lieu en 2015. Pour l’application de l’initiative UDC, on dispose d’un délai de trois ans. Rappel: cette initiative UDC est approuvée le 9 février par 50,3% de oui et 14,5 cantons (sur 23). Un retournement est possible.

Il y a des précédents. Ainsi, l’initiative pour l’interdiction de l’absinthe – acceptée en 1908 – ne figure plus dans la Charte de 1999. L’interdiction sera levée. Plus généralement, peuple et cantons ont le pouvoir permanent de corriger ce qu’ils ont précédemment décidé. Plusieurs dossiers sensibles font l’objet de deux ou plusieurs votes populaires successifs (ex: AVS, suffrage féminin, TVA, ONU). Avec «l’immigration de masse», il est vrai, le délai entre les deux votes serait particulièrement court (il l’est aussi pour la TVA et d’autres objets). On ne peut pas exclure non plus une confirmation de la volonté populaire du 9 février.

Risque de confusion? Car le Conseil fédéral de Didier Burkhalter et Simonetta Sommaruga envisage en 2016 un vote populaire sur les relations entre la Suisse et l’Union européenne (UE). Les deux affaires – relations Suisse-UE, immigration – se chevauchent. Bref, l’opération s’annonce délicate.