La justice suisse combat-elle assez fermement la renaissance de l’idéologie nazie? Deux affaires surgissent coup sur coup. L’une touche le «salut hitlérien». Ainsi, le Tribunal fédéral refuse de punir un homme ayant exécuté ce geste nazi sur la prairie du Grütli en 2010. Les réactions sont vives («Le Matin» du 21 mai, «Neue Zürcher Zeitung» du 22 mai). Une autre affaire regarde la «Nuit de cristal» de 1938 en Allemagne. Des synagogues et d’autres édifices sont alors détruits. Parlant de coutumes prêtées aux musulmans, un autre homme écrit sur Twitter en 2012: «Peut-être aurait-on besoin d’une nouvelle «Nuit de Cristal» … cette fois pour les mosquées». Là, le Tribunal de district d’Uster, dans le canton de Zurich, sévira («Tages-Anzeiger» du 20 mai). Contraste
Année : 2014
Secret bancaire pour la Suisse intérieure: Widmer-Schlumpf confirme.
Eveline Widmer-Schlumpf met les points sur les «i». L’échange automatique d’informations fiscales, confirme la ministre des finances, vaudra pour les relations internationales. Il ne touche pas les relations à l’intérieur de la Suisse
Maurer affaibli? Widmer-Schlumpf et Schneider-Ammann consolidés?
Ueli Maurer, retirez-vous du Conseil fédéral! C’est ce que la «Weltwoche», proche de Christoph Blocher, propose à l’unique UDC du Gouvernement (édition du 22 mai)
Visite d’Etat: l’Italien Giorgio Napolitano en Suisse. Bon contre les blocages.
Suisse-Italie: Giorgio Napolitano, président italien de 88 ans, est en visite d’Etat ces 20 et 21 mai. Ses pouvoirs sont surtout symboliques. A Rome, c’est Matteo Renzi le chef. Mais l’influence morale du président peut être utile. Car les thèmes italo-suisses sont multiples: les Italiens de Suisse, l’application de l’initiative de l’UDC «contre l’immigration de masse», le statut des frontaliers, la mise en vigueur d’un accord contre la fraude sur la TVA, un autre contre la double imposition, l’amnistie fiscale italienne, etc. En Italie, la Suisse figure sur une liste noire. L’acceptation par Berne d’un échange automatique d’informations fiscales facilitera-t-elle le dialogue? Les coopérations ferroviaires sont un autre thème chaud. Incidemment, l’Italie présidera bientôt l’Union européenne
Coup dur pour Maurer: le Gripen échoue. Désunis, les adeptes de l’avion?
Avions de combat «Gripen»: c’est non! A 53,4 %, le peuple suisse rejette l’achat de 22 appareils suédois pour 3,1 milliard de francs. Tous les cantons latins refusent. Zurich, Berne, Bâle (Ville/Campagne) et Schaffhouse s’y joignent. Gauche et Verts libéraux sortent gagnants. Pour le chef UDC de la Défense Ueli Maurer, le Conseil fédéral et le Parlement, c’est un échec. Même la crise Ukraine-Russie ne sauve pas les avions. Ce vote est une rareté. Car la plupart des votes populaires tournent à l’avantage de l’armée. En 1987, le succès de l’initiative dite de Rothenthurm – face à un projet de place d’armes – tient surtout à la protection du paysage. C’est un cas spécial
Burkhalter superstar, Latins omniprésents, Alémaniques si rares: pourquoi?
Vive Didier Burkhalter! Presque tout le monde est aux pieds du Président et Chef des Affaires étrangères. Son pilotage de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe en plein choc Ukraine-Russie vaut au Neuchâtelois des éloges
Blocher quitte le Parlement et tire sur l’Europe. Manquera-t-il à l’UDC en 2015?
Christoph Blocher lâche le Conseil national, tire contre l’Europe et lance sa nouvelle association «Non à l’adhésion insidieuse à l’Union européenne (UE)». Il consacre aussi son énergie à l’application de l’initiative UDC du 9 février «contre l’immigration de masse». Il entend encore réduire le train de vie des élus fédéraux à 50.000 francs par an. Blocher, c’est l’homme qui fait de l’UDC le premier parti suisse. C’est également le fondateur de l’Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN). A 73 ans, il reste influent
Le duo socialiste Naef-Cherix pilote les pro-Européens. Et les partis «du milieu»?
Martin Naef le Zurichois! François Cherix le Vaudois! Les nouveaux coprésidents du Nouveau Mouvement Européen Suisse (NOMES) sont socialistes. L’un est Conseiller national, l’autre écrivain. Cela change.
Car les précédents présidents sont tous libéraux-radicaux (Marc Suter, Yves Christen, Christa Markwalder). Il est désormais difficile de trouver des candidats issus des partis «du milieu» – libéraux-radicaux, mais aussi PDC, PBD, Verts libéraux. Pourquoi?
Ambitieux, le NOMES propose l’adhésion de la Suisse à l’Union européenne (UE). C’est aussi l’avis du Conseil fédéral de 1992. Mais, la même année, le peuple refuse l’Espace économique européen (association à l’UE). En 2001, il rejette l’initiative du NOMES pour l’adhésion. Ce 9 février, il approuve l’initiative de l’UDC «contre l’immigration de masse» (hostile à la libre-circulation des personnes avec l’UE). Pour les partis «du milieu», s’engager pour l’adhésion à l’UE devient risqué. La plupart se concentrent donc sur des accords bilatéraux. Le Conseil fédéral lui-même, tout en «gelant» sa demande d’adhésion de 1992, travaille à la rénovation des relations bilatérales Suisse-UE. Un vote crucial est prévu pour 2016.
A l’UDC et très à droite, c’est le contraire. S’engager contre l’intégration européenne (même contre certains accords bilatéraux), est considéré comme électoralement «payant». C’est vrai pour l’UDC comme pour l’Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN) ou la toute nouvelle association de Christoph Blocher «Non à l’adhésion insidieuse à l’UE». Pour le NOMES de Martin Naef et François Cherix, le combat s’annonce rugueux
Russie: Burkhalter. Secret bancaire: Schneider-Ammann. Poids et contrepoids.
Choc Ukraine-Russie: le fil, entre Suisse et Russie, ne casse pas. Didier Burkhalter – à la fois président de la Confédération et de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) – tient avec Vladimir Poutine une réunion prometteuse.
Ainsi, le président russe s’engage à demander aux acteurs pro-russes dans l’Est de l’Ukraine de renoncer à un prochain référendum. Il s’engage aussi à éloigner ses forces militaires. Des doutes naissent sur la concrétisation de ces engagements. Mais ni le lancement d’un accord de libre-échange ni la célébration du 200e anniversaire des relations officielles ne sont abandonnés. Cette cordialité ressemble à celle régnant avec la Chine. Elles peuvent servir de contrepoids
Délits sexuels: le combat fait rage. Christine Bussat lutte. Anita Chaaban revient.
57% de «oui»! 35% de «non»! Le soutien à l’initiative de la Romande Christine Bussat et de Marche Blanche «pour que les pédophiles ne travaillent plus avec des enfants» faiblit d’un souffle (sondage Léger/SonntagsBlick du 4 mai). Ses chances de l’emporter le 18 mai restent bonnes. Mais le score est en retrait par rapport à des pointages précédents. Ses adversaires reprochent à l’initiative, par ses interdictions professionnelles illimitées, de ne pas respecter des principes de base du droit. Ils lui préfèrent la loi. Est-ce l’amorce d’un changement de cap? A vérifier