L’image du Conseil fédéral, brillante à fin 2014, sera-t-elle aussi flatteuse à fin 2015 ? Deux défis s’additionnent. Le nouveau, c’est l’abolition par la Banque nationale du cours-plancher entre Franc et Euro et ses effets sur l’emploi. L’ancien, c’est la sortie de crise entre la Suisse et l’Union européenne (UE) sur le frein à l’immigration. Le Gouvernement, inchangé depuis 2012, est dans une situation d’exception. Mieux ! Les élections approchent (Législatif le 18 octobre, Exécutif le 9 décembre). Les Sages jouent-ils gros
Sûr : mobilisation il y a. La présence des sept Conseillers fédéraux au Forum de Davos le montre. Ils y nouent un maximum de contacts avec les gens de la Commission européenne et de l’UE. La présidente Simonetta Sommaruga sera le 2 février à Bruxelles. Doris Leuthard est attendue. D’autres suivront. A l’UE, on rechigne à remettre en cause la libre-circulation des personnes. Les chances d’une clause de sauvegarde sont incertaines. Presque tout reste à faire.
A Davos, on tâte aussi le terrain sur le choc monétaire et l’emploi. La présence de syndicalistes et de patrons y aide. On parle chômage partiel, allongement de la durée du travail (idée de l’entrepreneur UDC Peter Spuhler), relance (moins d’impôts pour le tourisme et les entreprises, etc), voire baisse de salaires. Etincelles ! Johann Schneider-Ammann adoucit : tout se passera en dialogue social. Pour un Collège formé de deux socialistes (Simonetta Sommaruga, Alain Berset), une PDC (Doris Leuthard), une PBD (Eveline Widmer-Schlumpf), deux libéraux-radicaux (Didier Burkhalter, Johann Schneider-Ammann) et un UDC (Ueli Maurer), quel pari !