Ouverte ou fermée, la Suisse ? Deux camps s’affrontent avec une véhémence rare. L’UDC de Christoph Blocher lance son initiative pour la suprématie du droit suisse sur le droit international. La Constitution fédérale doit y primer. Feraient exception des règles impératives du droit international. Pourraient en souffrir, par exemple, la Convention européenne des droits de l’homme ou un accord-cadre entre la Suisse et l’Union européenne. L’UDC de Blocher, déjà, impose coup sur coup trois initiatives (contre les minarets en 2009, les étrangers criminels en 2010, l’immigration de masse en 2014). Peut-elle encore gagner
En face, la Suisse de l’ouverture mobilise. Voyez l’application de l’initiative de 2010 pour le renvoi d’étrangers criminels. Le Conseil national, après le Conseil des Etats, propose des adoucissements pour des cas de rigueur. Voyez la naturalisation facilitée d’étrangers de la troisième génération. Ce Conseil national – sous l’impulsion de la socialiste vaudoise Ada Marra – fait un pas.
Presque au même moment, la présidente Simonetta Sommaruga et le ministre des Affaires étrangères Didier Burkhalter – après Eveline Widmer-Schlumpf et Didier Burkhalter en 2012 – reçoivent le président palestinien Mahmoud Abbas. Les présidents des Chambres, Stéphane Rossini et Claude Hêche, suivent. Ensemble, ils examinent les issues au long conflit Israël-Palestine. Chez les Palestiniens, la Suisse est perçue comme une partenaire de confiance. Bref, la Suisse de l’ouverture ne baisse pas les bras. Mais, face à la Suisse de la fermeture, la partie est rude. Le dernier mot n’est pas dit.