Radio-TV, Billag et redevance. Leuthard et de Weck en cible. L’UDC gagne et perd.

 

Double choc ! La bataille de la Société suisse de radiodiffusion et télévision (SSR) crépite deux fois. Et d’un, l’initiative « anti-Billag » – contre la redevance radio-télévision – aboutit. L’UDC de Christoph Blocher et Toni Brunner l’appuie. SSR et diffuseurs locaux sont visés. Et de deux, un texte exigeant du Conseil fédéral un rapport sur le service public et ses critiques est acceptée par le Conseil national, refusée par le Conseil des Etats. La Zurichoise Natalie Rickli (UDC blochérienne) et le Schaffhousois Hannes Germann (UDC modéré) en sont les auteurs. Ces offensives suivent le vote serré du 14 juin sur une nouvelle perception de la redevance (Genève, Vaud, Neuchâtel, Jura, Fribourg, Bâle-Ville et Grisons la sauvent). La bataille est torride.

 

Sont ciblés : l’Argovienne Doris Leuthard, ministre PDC de la Communication, le Fribourgeois Roger de Weck, chef de la SSR. De Weck est une « bête noire » de l’UDC. Son accession à la SSR, en 2010-2011, y est mal accueillie. De Weck lui-même aime peu le courant blochérien. Sa participation au « Club Helvétique », groupe favorable à l’intégration européenne, contribue au contentieux. En fait, l’attitude hostile d’une partie de l’UDC à l’égard de la SSR est ancienne. Fondée en 1931, la SSR est rarement incontestée. Avant Blocher, le « club Hofer » – de l’ancien Conseiller national UDC Walther Hofer – attaque régulièrement une SSR jugée « gauchisante ».

 

Sûr : la radio-télévision est un enjeu majeur du nouveau pouvoir suisse. A la SSR, une UDC plus forte et d’autres acteurs « de droite » ne feront pas de cadeaux. Des éditeurs de journaux, par ailleurs, veulent priver la SSR de publicité (autre ressource importante). Donc, les collisions entre un Conseil national « anti-SSR » et un Conseil des Etats « pro-SSR » peuvent se répéter. La SSR – ciment de la Suisse des quatre langues – pourrait en frémir.