UDC ! Le parti de Christoph Blocher affronte une situation curieuse. Ce 28 février, le gagnant des élections n’est plus aussi sûr d’imposer sa 2e initiative contre les étrangers criminels. L’écart entre « oui » et « non », selon des sondages, se resserre. Le risque serait grand, d’après des opposants, de renvoyer des gens pour des délits mineurs, de punir des personnes élevées en Suisse, de priver la Justice du droit de juger. Ce 5 juin, cette UDC devra aussi lutter pour rejeter une loi sur l’asile trop favorable (dit-elle) aux requérants. Or, l’UDC fait triompher trois initiatives en 2009 (minarets), 2010 (étrangers criminels, 1ère initiative) et 2014 (immigration de masse). Surprises en vue ?
Ce serait à contre-courant. L’UDC, avec 29,4% des voix, renforce sa position de premier parti. Elle retrouve, grâce à Guy Parmelin et Ueli Maurer, 2 voix sur 7 au Conseil fédéral. Aux Finances, Maurer gagne en influence. A la Défense, Parmelin forme son équipe avec des figures comme Nathalie Falcone (Secrétaire générale), Urs Widmer (Chef de communication), Dominique Andrey (Conseiller militaire). Presque partout (au Conseil national plus qu’au Conseil des Etats), l’UDC monte. Mais ces vents contraires ne sont pas si rares. On ne gagne pas des élections comme on gagne des votations. Ainsi, l’UDC, tout en imposant ses initiatives de 2009, 2010 et 2014, recule aux élections de 2011, puis se redresse en 2015. Accidents ?
Fait-il le chemin inverse, le PDC de Christophe Darbellay ? Lui se tasse à 11,6%. Depuis 2003, il n’a plus qu’une voix au Conseil fédéral (aujourd’hui Doris Leuthard). Mais son initiative fiscale du 28 février « Non à la pénalisation du mariage » part bien. L’UDC l’appuie, libéraux-radicaux et socialistes la refusent. Certes, les recommandations du PDC coïncident souvent avec les scores des votes populaires. Cela dit, un succès ce 28 février claquerait fort.