Multicolore, le « virage à droite » de la politique suisse ! Voyez la sortie de l’énergie nucléaire. Le tournant annoncé en 2011 par la PDC Doris Leuthard et une majorité du Conseil fédéral continue. Le Conseil national, plus « à droite » que le précédent, ne le renverse pas. Aucune nouvelle centrale n’est lancée. Concession : il renonce à fixer une longévité maximale aux centrales existantes de Beznau (AG), Gösgen (SO) ou Leibstadt (AG). Une mise hors-service n’est imposée qu’à Mühleberg (BE) – pour 2019. La sortie du nucléaire pourrait se faire – mais en douceur.
Prenez la recomposition de la direction de l’UDC. L’aile « dure » de Christoph Blocher domine toujours. On y remarque les vice-présidents Céline Amaudruz (GE), Oskar Freysinger (VS) ou Thomas Aeschi (ZG). Dans diverses fonctions, on observe le journaliste Roger Köppel (ZH), l’importateur de voitures Walter Frey (ZH), la cheffe d’entreprise et fille de Christoph Magdalena Martullo-Blocher (GR). A 75 ans, Blocher garde une influence stratégique. Il y a bien la probable accession d’Albert Rösti (BE) à la présidence et l’élection de Guy Parmelin (VD) au Conseil fédéral. Tous deux sont perçus comme des UDC aptes au dialogue. Ceci compense peut-être cela.
Ce « virage à droite » se complique. Un Conseil national « droitier » dialogue avec un Conseil des Etats « centriste ». Au Conseil fédéral, Guy Parmelin serait plus « rond » qu’Ueli Maurer (2 UDC), Didier Burkhalter plus « étatiste » que Johann Schneider-Ammann (2 libéraux-radicaux). Doris Leuthard (PDC), Simonetta Sommaruga et Alain Berset (2 socialistes) auraient donc de l’espace. Si subtil.