La sortie de Johnson. L’idée de Schneider-Ammann. Le conseil de Calmy-Rey.

 

Péril ? La reprise du contact entre la Suisse de Johann Schneider-Ammann et l’Union européenne de Jean-Claude Juncker sera-t-elle plus laborieuse que jamais ? Car la sortie de la Grande-Bretagne de Boris Johnson, pendant deux ans, absorbera l’Union. Les difficultés d’application de l’initiative UDC de 2014 « contre l’immigration de masse » y ajoutent. Vrai : l’idée du libéral-radical Schneider-Ammann intéresse. C’est-à-dire : pas de chiffres, mais des clauses de sauvegarde régionales, sectorielles, limitées (« Le Matin Dimanche », 26 juin). Le Conseil fédéral, lui, serait divisé, la socialiste Simonetta Sommaruga mitigée (SSR, 26 juin), la réalisation compliquée.

 

Bref, le lien Suisse-Union entrerait dans une longue période de flottement. Micheline Calmy-Rey, ex-ministre des Affaires étrangères, conseille d’ailleurs aux Suisses de ne pas courir à Bruxelles. Cela les affaiblirait. La socialiste voit dans la sortie britannique une chance, suggère de renforcer les mesures d’accompagnement, d’éviter la tentation néo-libérale (« Le Temps », « Tribune de Genève », « 24 Heures », 25 juin). En clair, tous les calendriers sont à revoir.

 

Et puis, un doute surgit. L’intégration dans l’Union n’est plus toujours perçue comme une garantie. Avoir un pied dehors – un pied ou plus – serait tentant. Voyez la Norvège – hors-Union, mais associée par l’Espace économique européen (EEE). Voyez la Suisse – hors-Union et hors-EEE, mais associée par des accords bilatéraux (libre-circulation, Schengen-frontières, Dublin-asile, etc). Voyez aussi ce Royaume-Uni – membre de l’Union de 1973 à 2016, mais sans l’Euro et Schengen-frontières. Leurs bilans feraient-ils envie ? A creuser.