L’échec Schneider-Ammann – Juncker. La surprise Johnson. La peine de l’Europe.

 

Il y a péril majeur dans les relations entre la Suisse et l’Union européenne. Une réunion en Mongolie entre Johann Schneider-Ammann (Président de la Confédération 2016) et Jean-Claude Juncker (Président de la Commission européenne) ne donne rien. Une séance du Conseil fédéral sur l’Europe est annulée. La mise en place de liens institutionnels, l’avenir de la libre-circulation des personnes et, surtout, l’application de l’initiative UDC « contre l’immigration de masse » de 2014 subissent de nouveaux retards. Le Parlement suisse est tenté d’intervenir. Avec quels moyens ?

 

Sûr : le premier coup de frein vient du vote suisse de 2014. Mais il se double d’un coup de frein tout aussi puissant venant de l’Union. Le référendum du 23 juin pour la sortie de la Grande-Bretagne suscite un choc sans précédent. Depuis les débuts de l’intégration (CECA, 1951), c’est une première. L’arrivée à Bruxelles de Boris Johnson, nouveau ministre britannique des Affaires étrangères et partisan de la sortie, renforce le trouble. Car Johnson, loin de vouloir une coupure, souhaite des liens étroits. La présence au pouvoir de Theresa May – nouvelle 1ère Ministre opposée à la sortie, mais décidée à la respecter – ajoute à l’imbroglio. Face à une Union hostile à tout « régime de faveur », la situation est inouïe. Pour les relations Suisse-Union, elle n’est pas prometteuse.

 

Probable : la construction européenne, après des décennies de succès, perd en attraction. D’autres signaux inquiétants viennent d’Europe centrale. Face aux Etats-Unis, à la Chine ou à la Russie, l’Europe se fait-elle toute petite ? Au profit de qui?