Incroyable, la fin de course de l’initiative verte « Sortir du nucléaire » du 27 novembre ! Longtemps, les sondeurs la donnent gagnante. 57% de oui contre 36% de non le 21 octobre (GFS-SSR). 55% – 43% le même jour (Tamedia). 56% – 43% le 4 novembre (Tamedia encore). 51,5% – 23,9% le 13 novembre (Marketagent, Schweiz am Sonntag). 57% – 42% le 16 novembre (Tamedia). Mais 48% – 46% seulement le même jour (GFS-SSR). Une majorité de cantons fera-t-elle barrage ? Daniel Brélaz et les siens peuvent-ils encore gagner ?
Alors ? Les accidents de Tchernobyl (Ukraine 1986) et Fukushima (Japon 2011) exercent-ils un effet durable ? De quel poids pèsent les ennuis de certaines centrales (Mühleberg, mise hors service en 2019) ? Rappel ! Un moratoire de fait s’oppose à la construction de nouvelles centrales depuis 1984. Des moratoires de droit subissent des destins variés (oui en 1990, non en 2003). Cette initiative « Sortir du nucléaire », elle, exige la mise hors service à des dates précises (Beznau 1 et 2, Mühleberg, 2017 ; Gösgen, 2024 ; Leibstadt, 2029). En face, Doris Leuthard, le Conseil fédéral et le Parlement – avec leur « Stratégie énergétique 2050 » – préfèrent une sortie lente (sans date). Malgré cela, des partisans de l’atome – dont l’UDC Christoph Blocher – lancent le référendum contre elle. C’est le 2e front.
Question : en cas d’acceptation de l’initiative et d’aboutissement du référendum, votera-t-on sur cette Stratégie ? Initiative et Stratégie sont-elles compatibles ? Cela dit, plusieurs pays se passent d’énergie nucléaire (ex : Italie, Lituanie) ou veulent s’en passer (ex : Allemagne, Belgique, Espagne ; « 20 Minuten », 15 novembre). Quel suspense !