Macron – président « suisse »? Retraites et burqa – signaux contraires.

France 2017 ! Emmanuel Macron – à 39 ans – est élu 8e président de la 5e République. Ancien ministre du socialiste François Hollande, il triomphe sous les couleurs du mouvement centriste et pro-européen « En Marche ». Marine Le Pen, cheffe du Front National isolationniste, est battue (66,1% à 33,9%). En 2002 déjà, son père Jean-Marie est écarté par le gaulliste Jacques Chirac (82,2% à 17,8%). Sa fille progresse – mais cela ne suffira pas.

 

Emmanuel Macron est un succès de l’ouverture. Il renforce des figures comme le Canadien libéral Justin Trudeau (dès 2015), l’Italien démocrate Paolo Gentiloni (dès 2016) ou l’Autrichien vert Alexander Van Der Bellen (vainqueur en 2016 de Norbert Hofer du fpö). Les rejoindrait – le 24 septembre en Allemagne – la chrétienne-démocrate Angela Merkel ou le socio-démocrate Martin Schulz (l’afd de Frauke Petry serait à la peine). Peuvent-ils contrebalancer la Grande-Bretagne du « Brexit » de Theresa May ou les Etats-Unis isolationnistes de Donald Trump ? Dur pari.

 

Et la Suisse ? Pour celle de Doris Leuthard, Alain Berset, Simonetta Sommaruga, Didier Burkhalter ou Johann Schneider-Ammann, Macron pourrait être une bonne nouvelle. Pour celle d’Ueli Maurer et Guy Parmelin (duo UDC), il faudra creuser. Et puis, d’autres défis crépitent. La réforme des retraites du 24 septembre divise (Alliance F oui, Jeunesse Socialiste non). Berset pilote. La burqa dérange (le Tessin l’interdit en 2013, Glaris y renonce ce dimanche). Prudent, le Collège des Leuthard et Sommaruga ne contestera pas le choix tessinois. La France d’Emmanuel Macron, là encore, n’est pas loin.