Mao, Deng, Xi – loin de Lénine et Staline. Une Suisse très indulgente.

Xi Jinping – l’homme le plus puissant de Chine communiste depuis Mao Tsé Toung et Deng Xiaoping – garde le pouvoir pour 5 ans de plus. Plutôt libéral en économie, sa politique reste autoritaire. Beaucoup en font l’expérience. Dissidents. Avocats. Artistes. Féministes. Son emprise se fait même sentir à Hong-Kong – rendue par la Grande-Bretagne à la Chine en 1997. Dure.

 

Mais, côté suisse, ce qui frappe, c’est l’indulgence à l’égard de ce pouvoir chinois. Dès 1949. Sa reconnaissance par le Conseil fédéral de Max Petitpierre, en 1950, est perçue comme un acte fort. Rien n’y fera. Ni les dérapages du « Grand bond en avant » ou de la « Révolution culturelle » (sous Mao). Ni le massacre de Tianan men (sous Deng). Ni la répression au Xinjiang ou au Tibet. Même le bruyant incident de 1999 entre Jiang Zemin et Ruth Dreifuss est amorti. Bienveillance réciproque d’ailleurs. Les coopérations se multiplient (libre-échange, Banque asiatique d’investissement, rachat d’entreprises suisses, etc). La visite de Xi Jinping à Doris Leuthard, en début d’année, est un vrai succès.

 

Bref, le contraste est grand avec l’Union soviétique de Lénine, Staline et d’autres. La méfiance de la Suisse officielle et d’une partie de l’opinion y est vive. Il faut attendre 1946 pour des relations diplomatiques. Le même Petitpierre en est l’artisan. Mais Staline, avant, exigera le départ de son prédécesseur Marcel Pilet-Golaz. Puis, la « Guerre froide » prolonge cette suspicion. Conclusion ? La Suisse officielle n’affiche pas toujours les mêmes préventions à l’égard des « régimes forts » – communistes ou non. Xi Jinping peut sourire.