Virage à droite quand même ? 2018 confirmera-t-elle 2015 ? Voyez la glaciation entre Suisse et Union européenne. Les sommets de Doris Leuthard et Jean-Claude Juncker grincent. Les décisions de l’Union sur l’évasion fiscale (« liste grise ») et l’égalité boursière fâchent. La conclusion d’un accord-cadre – sans droit de veto de juges européens – tarde. L’UDC de Christoph Blocher, déjà vainqueur en 1992 (non à l’Espace économique européen) et en 2014 (oui à l’initiative « contre l’immigration de masse »), gagne-t-elle encore. Gare !
Voyez la réforme des retraites. Sa relance, après le rejet du 24 septembre, est « droitière » (pas de supplément AVS, retraite des femmes à 65 ans maintenue). L’opposition de gauche est quasi-ignorée. Vrai : tout peut changer. Alain Berset gouverne. Prenez le nouveau droit de naturalisation. Lui s’annonce restrictif (ex : Permis C avantagés, aide sociale pénalisée, exigence sur les langues). Bref, le succès de Simonetta Sommaruga et du Conseil fédéral sur la naturalisation – vote du 12 février – est corrigé. Visez, ce 4 mars 2018, l’abolition de la redevance radio-télévision relayée par l’UDC (initiative « No Billag »). Doris Leuthard se bat. On en frémit.
Symbole ? Blocher célèbre ce 2 janvier à Wetzikon (ZH) Robert Grimm – troublant homme de gauche. Son parcours est mouvementé. Conférences pour la paix de Zimmerwald (1915) et Kiental (1916). Paix séparée entre Allemagne et Russie (qui fait tomber le Conseiller fédéral radical Arthur Hoffmann en 1917). Grève générale (1918). Mais ce Zurichois sera aussi Conseiller d’Etat socialiste bernois (1938-1946). Blocher-Grimm, quel duo !