Suisse latine en miettes. No Billag, Europe, étranger. Doris Leuthard au front.

Suisse italienne, oui ? Suisse romande et romanche, non ? Les minorités latines abordent-elles divisées l’initiative « No Billag » du 4 mars contre la redevance radio-télévision ? Pourtant, toutes les trois profitent de la péréquation financière du service public SSR. Et, au Tessin, seule la Ligue des Tessinois dit « oui ». Même l’UDC y serait divisée (« Le Temps » du 4 janvier). Mais, en Suisse italienne, l’image de la SSR-RSI serait moins flatteuse que celle de ses sœurs romande et romanche. Le combat de Doris Leuthard se complique.

 

2015 ! Rappelez-vous le vote sur le nouveau mode de perception de la redevance. Le Tessin y rejoint la cohorte des cantons rejetants – la plupart alémaniques. Du coup, ce Tessin se dissocie du groupe acceptant – vainqueur de justesse. Lui réunit Genève, Vaud, Neuchâtel, Jura, Fribourg (bilingue), Grisons (trilingue) et Bâle-Ville (seul canton alémanique acceptant). Vrai : le Valais (bilingue aussi) lui tient compagnie. Troublant ?

 

Bref, cette Suisse latine – comme force homogène – existerait de moins en moins. Le fossé s’y creuse aussi sur l’Europe, l’étranger, l’immigration. En 1992, lors du rejet de l’Espace économique européen, les six cantons à majorité romande et les deux Bâles sont seuls à dire « oui ». En 2014, lors de l’acceptation de l’initiative UDC « contre l’immigration de masse », ces six cantons, Bâle-Ville, Zoug et Zurich sont seuls à dire « non ». Des divergences surgissent sur l’ONU (en 2002) ou plusieurs accords bilatéraux Suisse-Europe. Maintenant, ce serait la radio-télévision. De pire en pire ? A vérifier ce 4 mars.