Ignazio Cassis ! Le Conseiller fédéral tessinois, nouveau chef des Affaires étrangères, fera tout pour débloquer les négociations entre la Suisse et l’Union européenne dans les 10 mois. Ce qu’il veut, c’est un accord-cadre centré sur l’accès au marché. Un accord institutionnel en dépendra. Le nouveau Secrétaire d’Etat Roberto Balzaretti – ex-ambassadeur à Bruxelles – l’épaulera. La Secrétaire d’Etat Pascale Baeriswyl s’occupera du reste du monde. Pourquoi 10 mois ? Parce 2019 est année électorale. Tout sera plus dur.
Financement de la politique ! Son opacité a-t-elle en Suisse de beaux jours devant elle ? Le Conseil fédéral rejette – sans contreprojet – l’initiative « pour plus de transparence ». Socialistes, Verts, PBD et d’autres acteurs l’appuient. Sont visées les campagnes d’élections et de votations. Les partis devraient dévoiler leurs bilans et comptes, les dons de plus de 10.000 francs. La même exigence serait imposée aux particuliers et comités dépensant plus de 100.000 francs pour une campagne. Dons anonymes interdits. Selon l’Exécutif, cette initiative ne serait guère compatible avec le système suisse. Selon une partie de la droite et du centre, elle dissuaderait des donateurs. Peuple et cantons auront le dernier mot. Cela promet.
La Suisse est l’une des rares démocraties à tolérer pareille opacité. Seuls Genève, Neuchâtel et Tessin ont des règles. Le Conseil de l’Europe, dont elle est membre depuis 1963, lui fait régulièrement la leçon (dont le GRECO). En vain. Est-ce une autre manière de prendre ses distances avec le Continent ? Un Ignazio Cassis peut-il renverser la tendance ? A voir.