Paul Rechsteiner ! Ce Saint-Gallois combatif, président de l’Union syndicale suisse pendant 20 ans, décroche. Socialiste, né en 1952, Conseiller national de 1986 à 2011, Conseiller aux Etats depuis, il affiche un règne intense. Sa candidature de 2019 à la Chambre des cantons annonce un nouveau suspense. Inouï.
Le verbe tranchant, Paul Rechsteiner gagne l’estime de tous les courants de son parti, de « bourgeois modérés » aussi. Il lutte contre les bas salaires, pour de solides mesures d’accompagnement à la libre-circulation des personnes Suisse-Europe. Il se bat pour les droits humains, pour la mémoire du « sauveur de juifs » Paul Grüninger. Contre l’initiative UDC pour la primauté du droit suisse sur le droit international, on aura besoin de lui. Certains y voient une attaque contre la Convention européenne des droits de l’homme et des traités voisins. Certes, le Conseil des Etats la refuse (36 à 6). Mais le vote populaire sera délicat. Car cette initiative UDC frôle la polémique sur les « juges étrangers ». Pour l’abattre, il faudra des gens de la trempe de Paul Rechsteiner.
Femmes et hommes au Conseil fédéral ! Fulgurant, le Conseil des Etats vote l’initiative parlementaire du Neuchâtelois libéral-radical Raphaël Comte pour une représentation équitable (20 à 17). Sans quotas. Les femmes – avec Micheline Calmy-Rey, Doris Leuthard, Eveline Widmer-Schlumpf et Simonetta Sommaruga – sont 4 sur 7 en 2010-2011. Aujourd’hui, seules restent Doris Leuthard (annoncée partante d’ici à 2019) et Simonetta Sommaruga. Or l’avenir, pour des candidatures femmes, est flou. Est-ce le réveil ?