Soucieux, les démocrates-chrétiens suisses ? Béatrice Wertli, Secrétaire générale depuis 2012, se retire. Gerhard Pfister, Président dès 2016, se demande si Doris Leuthard, élue au Conseil fédéral en 2006, ne devrait pas prolonger son règne (« Blick » du 31 mars). Car sa succession s’annonce délicate. La recherche de femmes candidates capables de gagner serait ardue. Le déclin quasi-constant des troupes PDC, selon certains, pourrait mettre en danger l’unique siège restant au Gouvernement. La concurrence viendrait des partis verts – historiques et libéraux. 2019 – élections test.
Ce déclin du PDC suisse est, en partie, un mystère. Car ses têtes ont du talent. Conseil fédéral : Doris Leuthard domine longtemps. Présidence : le « centriste » Christophe Darbellay comme le « droitier » Gerhard Pfister sont écoutés. Secrétariat général : la sortante Béatrice Wertli a de la vitalité. Cela ne suffit pas. 23,4% des voix en 1963, 11,6% en 2015, le PDC suisse se tasse. Et 2019 inquiète.
Le PDC suisse, héritier des Conservateurs-Catholiques, est un acteur majeur de la Suisse moderne. Parti d’opposition en 1848, il entre au Gouvernement en 1891 (avec Josef Zemp). En tout, il place 20 des 117 Conseiller fédéraux. Deux en 1919-54. Trois en 1954-59. A nouveau deux en 1959-2003. Devenu plus « centriste », il arbitre. Peut-être déçus, certains PDC rejoignent l’UDC de Christoph Blocher (des libéraux-radicaux aussi). 2003 : Blocher prend le siège de Ruth Metzler à l’Exécutif. Depuis, le PDC n’en a plus qu’un – Joseph Deiss, puis Doris Leuthard. Alors ? La succession Leuthard annonce-t-elle un nouvel effacement ? Mais le pire est rarement sûr.