Les « droites » font-elles toujours la loi au Conseil national ? A 103 contre 89, il prolonge pour 4 ans l’aide fédérale aux crèches. Petite surprise. Cette aide fonctionne depuis 2003. 57.000 places sont créées. Le Conseil fédéral, lui, voudrait rendre cette compétence aux cantons et communes. Or, cet Exécutif – avec Guy Parmelin et Ignazio Cassis – pousse aussi « à droite ». Mais le Conseil des Etats, plus « centriste », doit encore se prononcer. Suspense.
Virage « au centre » ? Pas sûr. Certes, ce Conseil des Etats vote une surveillance « légère » de l’égalité des salaires femmes-hommes. Certes, il combine fiscalité des entreprises et financement de l’AVS (pour 2,1 milliards de francs). Mais la retraite des femmes à 65 ans divise. Une alliance menace entre droite UDC (voyez Thomas Aeschi) et gauche « dure » (syndicats genevois, etc). Paternité : plusieurs versions de congé rivalisent. L’initiative à 4 semaines de « Travail.Suisse ». Le congé parental à 16 semaines du groupe PLR. Lui serait retiré en cas de succès des crèches (« Bund » et « Tages-Anzeiger », 13 juin). D’autres modèles encore. Finale incertaine.
Voyez l’Europe. La poussée « à droite » du Conseil fédéral s’y remarque aussi. L’UDC Parmelin et le PLR Cassis – dès 2015 et 2017 – rejoignent les Maurer (UDC), Schneider-Ammann (PLR), Leuthard (PDC), Sommaruga et Berset (PSS). Or, Cassis serait prêt – face à l’Union européenne – à lâcher du lest sur les mesures d’accompagnement destinées à combattre la sous-enchère salariale (interview SSR). En Suisse, entre gauche et droite, c’est un « casus belli ». Les élections fédérales 2019, décidément, pèseront lourd.