Suisse et Grande-Bretagne face à l’Union européenne – tout se complique. Berne et Londres – à Bruxelles – sont-ils de vrais alliés ? Côté Royaume-Uni, des coups de théâtre crépitent. D’abord, la Première ministre Theresa May plaide désormais pour un Brexit « doux » – avec zone de libre-échange. Puis, deux ministres réputés favorables à un Brexit « dur » – David Davis, Boris Johnson – démissionnent. Rappel : Theresa May, avant le référendum de 2016, était pour le maintien dans l’Union. Et la minorité britannique adepte du maintien reste forte. Cela se sent.
Bref, les deux dialogues – Berne-Bruxelles et Londres-Bruxelles – tendent à se séparer. Voyez les points sensibles pour Berne-Bruxelles. Mesures d’accompagnement à la libre-circulation des personnes (ex : sous-enchère salariale). Aides publiques. Tribunal arbitral. Accord-cadre. Ce dialogue Berne-Bruxelles se déroule sous la pression isolationniste de l’UDC Christoph Blocher (ex : immigration de masse, juges étrangers, abolition de la libre-circulation). La Suisse d’Alain Berset et Ignazio Cassis n’est pas toujours homogène. Ces deux dialogues finiront peut-être par se rejoindre – mais où et comment ?
Surtout ! La Suisse, contrairement à la Grande-Bretagne, ne sera jamais membre de l’Union. 1992 : elle rejette l’Espace économique européen. 2016 : elle retire sa demande d’adhésion (déposée en 1992, puis gelée). Ce qu’elle cherche, c’est faire vivre des accords bilatéraux – souvent importants (ex : libre-circulation, Schengen-Dublin). Mais cette bataille est presque aussi âpre.