Langues nationales ? Anglais mondialisé ? Faut-il les dominer pour devenir Conseiller fédéral ? Pas forcément. Dans l’équipe actuelle, les bons polyglottes sont Alain Berset (PSS), Ignazio Cassis (PLR), Doris Leuthard (PDC) et Simonetta Sommaruga (PSS). Honorable : Ueli Maurer (UDC). Parfois laborieux : Johann Schneider-Ammann (PLR) ou Guy Parmelin (UDC). Bizarrement, le Parlement fédéral, dans ce pays aux 4 langues, en fait rarement une exigence prioritaire. Parmi les candidats du 5 décembre, Karin Keller-Sutter (PLR) éblouit, d’autres moins (« Le Temps » du 12 novembre). Curieux vraiment ?
Cela vaut probablement pour les 117 premiers Conseillers fédéraux. Dont 1 Romanche (Felix Calonder 1913-1920), 8 Tessinois, 35 Romands, 73 Alémaniques. Les Tessinois maîtrisent souvent les 3 langues nationales principales (italien, allemand, français). Ailleurs, le bilan est inégal. Côté alémanique, Ludwig von Moos (PDC), Willi Ritschard (PSS) ou Otto Stich (PSS) pratiquent un français limité, Kurt Furgler (PDC) brille. Côté romand, Pierre Aubert (PSS) et René Felber (PSS) sont prudents en allemand, Didier Burkhalter (PLR) excelle. Cela dit, le gros des débats, entre les 7 Sages, se fait en allemand ou en français. Au pire, un Chancelier et deux Vice-Chanceliers peuvent voler au secours des plus fragiles.
Guillaume-Henri Dufour est un « cas ». Général 1847-1859. L’un des pères de la Suisse moderne. Cofondateur de la Croix-Rouge. Homme de tous les talents. Or, selon certains, ce Genevois parle peu ou pas l’allemand. Pourtant, il est né à Constance (Allemagne), travaille sur Berne, sur Thoune et dans toute la Suisse. Que croire ?