Maurer chez Xi. Hyper-bienveillance et puissance impériale. Trump, Juncker et nous.

Suisse-Chine ? Ueli Maurer en fait-il trop avec Xi Jinping ? Ce qui frappe dans la visite d’Etat du président suisse au président chinois, c’est son éclat. C’est le soutien sans faille de l’un à l’ambitieux projet des nouvelles « Routes de la Soie » de l’autre. Face à cette Chine de Xi, la Suisse de Maurer confirme son hyper-bienveillance. Elle se retrouve à toutes les étapes – de la reconnaissance de 1950 à nos jours. Lancement d’un libre-échange pionnier. Participation à la banque chinoise pour les infrastructures. Visite colorée à Berne, à Davos et ailleurs en Suisse. Indulgence à l’égard du groupe chinois Huawei – soupçonné d’espionnage. Multiplication sans égale des voyages de Conseillers fédéraux en Chine. Tourbillon.

 

Danger ? Certains y voient la nouvelle stratégie de l’Empire du Milieu pour asseoir son influence sur trois Continents – Asie, Afrique, Europe. Or, la Chine – de Deng Xiaoping en 1978 à Xi Jinping en 2019 – s’en donne les moyens. 2e économie mondiale, elle acquiert les atouts d’une puissance impériale. Mais elle les exerce dans le cadre d’un régime autoritaire en politique, dur avec les dissidents et les minorités. Un moment, le président Maurer fera mine de minimiser l’onde de choc provoquée en 1989 – il y a 30 ans – par la répression de Tiananmen. Maladresse ? Puis, l’UDC Maurer se corrigera.

 

Que changer ? Le mieux, pour la Suisse indépendante, c’est de cultiver des relations aussi équilibrées que possible avec les poids lourds. Rappel. Face à la Chine de Xi Jinping, l’Amérique de Donald Trump et l’Europe de Jean-Claude Juncker croient à la démocratie, aux droits humains, à l’Etat de droit. Donc, pas de faux-pas.