L’après Maurer/Berset. Suède, AVS et espérance de vie. Les plus de 50 ans. Les femmes.

AVS ! Créons une retraite flexible – comme en Suède – liée à l’espérance de vie ! Stefan Studer, directeur du syndicat « Employés suisses », lance l’idée (« NZZ am Sonntag »). Car, selon lui, l’AVS serait menacée d’un déficit cumulé de 170 milliards de francs en 2045. Ce « modèle suédois » pourrait être une porte de sortie – dans le sillage du projet fédéral fisc/AVS du 19 mai (fiscalité des entreprises, financement de l’AVS). Ce projet – piloté par l’UDC Ueli Maurer, le PSS Alain Berset et d’autres figures influentes – offrirait à l’AVS une aide bienvenue, mais limitée. Le syndicat « Employés suisses » réunit plus de 16.000 personnes. Peut-il convaincre ?

 

Objection : la protection des travailleurs de plus de 50 ans. Cette retraite flexible « à la suédoise » ne propose aucune mesure d’accompagnement. Or, les plus de 50 ans sont les plus menacés sur le marché du travail. Licenciements. Refus d’engager. Une retraite flexible à la hausse les fragiliserait davantage. Autre objection : l’âge de la retraite des femmes. Elle est indissociable, ici aussi, de l’égalité des salaires femmes-hommes. On suivra la prudente surveillance votée par le Parlement. Aujourd’hui, l’âge de la retraite est fixé à 64 ans pour les femmes, à 65 ans pour les hommes. Jusqu’à quand ?

 

Reste la prévoyance professionnelle – le 2e pilier. Elle est guettée par le rétrécissement. Voyez le projet ASIP (« SonntagsZeitung »). Ou bien, les rentes pourraient y baisser de 15%. Ou bien, les assurés paieraient davantage pour les mêmes rentes. Il y faudrait des compensations. Rugueux ? Cela dit, le projet fisc/AVS du 19 mai – s’il gagne – est une promesse rare.