Xi, Poutine et les autres. Montée des « hommes forts ». La Suisse et le pouvoir à 7.

2020 ! Les pouvoirs autoritaires sont-ils de retour ? Prenez les 5 membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU. Dans la Chine de Xi Jinping, le Parti communiste n’admet aucune concurrence. Dans la Russie de Vladimir Poutine, on écarte des candidats dérangeants. Restent la France d’Emmanuel Macron, la Grande-Bretagne de Boris Johnson ou les Etats-Unis de Donald Trump. Des « freins et contrepoids » – Parlement, Justice – les encadrent. Alors ?

 

Ailleurs, on voit de tout. L’Union européenne d’Ursula von der Leyen respecte la démocratie, l’Etat de droit et les droits humains. Mais certains de ses 27 membres seraient critiquables. Le Japon du démissionnaire Shinzo Abe est peu contesté. D’autres suscitent des réserves. Brésil de Jair Bolsonaro. Inde de Narendra Modi. Turquie de Recep Tayyip Erdogan. Plus loin, Iran d’Ali Khamenei (ou d’Hassan Rohani). Arabie saoudite du Prince Héritier Mohammed Ben Salmane. On s’arrête ? Cela dit, en 2020, le goût de l’« homme fort » – plus rarement de la « femme forte – y est assez répandu. Gare ?

 

En Suisse ? Tout y est conçu pour barrer la route à un « homme fort ». Voyez le Conseil fédéral collégial à 7 personnes. Depuis 1848, aucun de ses 119 membres ne prend le pouvoir pour lui. 4 d’entre eux – dont Christoph Blocher – sont évincés. D’autres sont poussés dehors. Prenez les 4 généraux. Guillaume-Henri Dufour et Henri Guisan sauront rassembler. Le style d’Ulrich Wille suscitera des remarques. Hans Herzog sera discret. Pas plus. Déjà, dans l’ancienne Confédération (entre 1291 et 1847), les cantons sont trop éparpillés pour favoriser un « homme fort » durable. Tant pis ? Tant mieux ?