Pacte Migrations. L’UDC de Chiesa/Blocher. L’hésitation de Cassis. L’humeur des Suisses.

Pacte mondial sur les Migrations ? Le Conseil fédéral propose au Parlement de l’approuver. Un nouveau bras de fer sur la politique des étrangers se dessine. Et pourtant ! Ce Pacte ONU de 2018 – accepté par 152 pays – n’imposerait ni des révisions de lois, ni des dépenses inédites. En revanche, il favoriserait l’harmonisation des critères de migrations. Il stimulerait des aides sur-place. Un « oui » de la Suisse serait positif pour son image – comme pour la Genève internationale. L’Organisation internationale pour les migrations, fondée en 1951, y siège. Enfin, la diplomatie suisse – sous l’ambassadeur Jürg Lauber – contribuera fortement au Pacte. C’est dire.

 

Sûr : l’UDC de Marco Chiesa et Christoph Blocher promet une opposition acharnée. A l’écouter, l’acceptation du Pacte entraînerait l’ouverture totale de la Suisse à l’immigration. D’autres s’y joindront-ils ? Le Conseiller fédéral Ignazio Cassis, chef PLR des Affaires étrangères, hésitera. En 2017, il est élu grâce à l’UDC. Cela dit, le Collège 2021 « in corpore » se rallie au Pacte. Or, cette équipe réunit 2 UDC (Guy Parmelin, Ueli Maurer), 2 PLR (Ignazio Cassis, Karin Keller-Sutter), 1 PDC/Centre (Viola Amherd) et 2 PSS (Simonetta Sommaruga, Alain Berset). Qui a voté quoi ? Qui le saura ?

 

Avertissement ! Tout ce qui touche les migrations et la politique des étrangers est ultra-sensible en Suisse. Le peuple y a ses humeurs. En 1970, l’initiative Schwarzenbach échoue. Mais, en 2014, l’initiative UDC contre l’immigration de masse triomphe. Puis, le 27 septembre 2020, l’initiative UDC contre la libre-circulation rate encore. Bref, le Pacte mondial sur les Migrations devra lutter.