L’Europe « Covid ». Le retour des frontières. Ce que veulent les Suisses.

Existe-t-elle – l’Union européenne des 27 ? Voyez son combat contre le Coronavirus et ses variants. D’anciennes frontières sont rétablies. La libre-circulation des personnes subit des coups de frein. L’Allemagne, pays cofondateur de l’Union, filtre les gens venus de la République tchèque et du Tyrol autrichien voisins (« Tribune de Genève », « 24 Heures »). Motif : le nombre de cas d’infections y exploserait. Bouchons. Certifications exigées. Approvisionnements divers empêchés. Union fâchée.

 

Tout se passe comme si la pandémie ajoutait ses maux à d’autres maux. « Brexit » de la Grande-Bretagne de Boris Johnson. Bras de fer avec des régimes d’Europe centrale comme la Hongrie de Viktor Orban ou la Pologne de Jaroslaw Kaczynski (ex : indépendance de la justice, immigration). Plus que jamais, l’Union de 2021 se présente moins comme un véritable Etat fédéral fort que comme une Confédération d’Etats distendue. Comme les Etats-Unis d’avant 1787. Ou la Suisse d’avant 1848. L’échec en 1954 de la Communauté européenne de Défense marque un coup d’arrêt. Plusieurs traités, plus tard, renforceront certes l’Union. En faudrait-il plus ?

 

Que veut la Suisse de 2021 ? En 1992, elle rejette l’Espace économique européen. En 2016, elle retire sa demande d’adhésion à l’Union. En 2021, elle hésite à conclure un accord-cadre institutionnel avec elle. En même temps, la Suisse et l’Union se lient par des accords presque aussi importants (ex : libre-échange, libre-circulation des personnes, Schengen-Dublin). Au fond, cette Union européenne distendue devrait plaire à la Suisse. La partie, elle, continue.