Accord-cadre Suisse-Europe – coup d’arrêt ? Ce ne serait pas le premier. Le lien entre la Suisse et l’Europe intégrée est une alternance d’éloignements et de rapprochements. Toute la première phase est marquée par de l’indifférence. Voire par de la concurrence. Max Petitpierre règne sur la politique étrangère de la Suisse. 1951. L’Europe « charbon-acier » s’élance. 1957. La Communauté suit. La Suisse reste à l’écart. 1960. Elle, la Grande-Bretagne et d’autres préfèrent créer l’Association européenne de libre-échange (AELE). 1962. Une tentative d’association à l’Europe intégrée – par Hans Schaffner et Friedrich Traugott Wahlen – échoue.
1972. Tournant. Grande-Bretagne, Danemark et Irlande rejoignent l’Europe intégrée. Du coup, la Suisse s’y accroche par un accord de libre-échange (toujours en vigueur). Puis, la suite connaît des bas et des hauts. 1992. La Suisse refuse l’Espace économique européen (association bis). Sa demande d’adhésion à l’Union européenne – nom actuel – est gelée (retrait en 2016). Années 2000. Plusieurs accords bilatéraux importants Suisse-Union sont pourtant conclus. Libre-circulation des personnes. Accords Schengen-Dublin sur la sécurité et l’asile. En tout, 120 accords. Renaissance ?
2014. Nouveau tournant. L’initiative UDC contre l’immigration de masse est acceptée. 2021. L’échec de l’accord-cadre menace. Bref, le Conseil fédéral des Parmelin, Cassis, Maurer, Sommaruga, Berset, Amherd et Keller-Sutter – lui-même divisé – affronte un moment difficile. Tel va le lien Suisse-Europe. Jusqu’à quand ?