1er Août 2021. Les femmes fêtent les 50 ans du Suffrage féminin fédéral sur la Prairie du Grütli. Deux des trois Conseillères fédérales – Simonetta Sommaruga et Viola Amherd. L’ambassadrice suisse à l’ONU – Pascale Baeriswyl. L’ambassadrice britannique en Suisse – Jane Owen. La directrice de l’Office fédéral de la Santé publique – Anne Lévy. D’autres. La Société suisse d’utilité publique (gérante de la Prairie), l’Alliance F et d’autres organisations féminines sont de la partie (« Tribune de Genève », « 24 Heures »). Du beau monde.
Y a-t-il un patriotisme « femmes » ? Y a-t-il un patriotisme « hommes » ? Au début, elles semblent hors-jeu. 1291. Fondation de la Confédération. 1848. Création de l’Etat fédéral. 1891. Fête nationale du 1er Août. 1971. Suffrage féminin fédéral. Mais, en 1993, elles sont là pour faire du 1er Août un jour férié. D’autres dans le monde sont plus pressés. Autriche et Allemagne en 1918. Etats-Unis en 1920/1965. Grande-Bretagne en 1928. France en 1944. Italie en 1945. Mais rien n’indique que les femmes, pendant cette attente, aient été moins loyales envers leur pays que les hommes. Alors ?
Mieux ! Même la prise de pouvoir par les femmes prend du temps. Angela Merkel en Allemagne. Ursula von der Leyen dans l’Union européenne. Margaret Thatcher et Theresa May en Grande-Bretagne. Lueurs en France et aux Etats-Unis. La Suisse fait-elle mieux ? Elisabeth Kopp, première Conseillère fédérale, est élue en 1984. Donc 13 ans après le suffrage féminin fédéral. Huit autres suivent. Ruth Dreifuss. Ruth Metzler. Micheline Calmy-Rey. Doris Leuthard. Eveline Widmer-Schlumpf. Simonetta Sommaruga. Viola Amherd. Karin Keller-Sutter. Au Grütli aussi, cette lutte continue.