UDC sans les villes. Minger, Blocher, Chiesa. Succès contre le courant.

Bizarre ? Pourquoi l’UDC, 25,6% des voix en 2019, bute-t-elle toujours sur les villes ? Est-ce la raison de l’énervement de son président, Marco Chiesa, contre les cités roses-vertes ? Le PAB-PAI de Rudolf Minger, ancêtre de l’UDC, naît en 1917-1918. Son fondateur s’emporte contre un Conseil fédéral trop enclin à miser sur le libre-échange mondial, trop peu soucieux de ses agriculteurs. Ce PAB-PAI capte 15,3% des voix en 1919, 16,1% en 1922. Ses premiers appuis sont paysans et artisans. Mais, déjà, il peine à mordre sur la Suisse urbaine. Le PAB-PAI plafonne. Sa fusion de 1971 avec les Démocrates de Glaris et des Grisons en fait l’UDC. Cela ne suffit pas à la relancer. 11% des voix en 1987. Stagnation ?

 

Que faire ? Appeler Christoph Blocher ? Le nouveau stratège de l’UDC, c’est lui. Le ton se durcit. Virage à droite. Souveraineté. Europe. Immigration. Environnement. Politique sociale. L’UDC prend des voix « au milieu » (PLR, PDC/Centre) comme à l’extrême-droite. 2003. Le 4e parti de Suisse devient 1er. 2003-2007, puis 2015. L’UDC fait élire 2 Conseillers fédéraux sur 7. 2015. 29,4% des voix (le sommet). 2019. 25,6%. Mais les grandes villes continuent de lui échapper. Elles lui préfèrent le Camp rose-vert. Qui comprend ?

 

Et pourtant ! La Suisse change. Les villes grandissent. La population urbaine du pays passe de 10% environ vers 1800 à 75% en gros vers le début du XXIe siècle. La paysannerie, elle, baisserait à 3,1% (chiffre 2017). Bref, le succès de l’UDC se fait contre le courant. Si elle bute encore sur les grandes villes roses-vertes, elle se rattrape sur les bourgs petits et moyens. Jusqu’à quand ?