Mort – le secret bancaire suisse ? La publication par des journaux internationaux de données fiscales compromettantes de Credit Suisse relance-t-elle le débat ? On y trouverait des criminels de guerre, des criminels tout court, des gens de la corruption, des trafiquants de drogue, des dictateurs, des chefs de services secrets, des oligarques, des cardinaux. On en passe. Cela dit, aucun média suisse n’aurait participé à l’enquête. Car une loi suisse de 2015 interdit aux journalistes helvétiques de publier des données fiscales volées. Le PLR Andrea Caroni en serait l’un des promoteurs. Sinon, trois ans de prison.
Coriace, le secret bancaire suisse ? Naissance en 1934. Il subira des coups sévères. La 2e Guerre mondiale et les fonds en déshérence – juifs ou pas – sont des déclencheurs. Les Etats-Unis de Roosevelt et Truman pèsent de tout leur poids. D’autres thèmes se greffent. Crime organisé. Blanchiment d’argent. Fraude fiscale. Opérations d’initiés. Les années 1990 et le nouveau débat sur la guerre sont torrides. Bill Clinton. Rapport Bergier. 2007-2008. Crise financière. 2009. L’échange international de données fiscales s’impose. A la Suisse aussi. Les Conseillers fédéraux Hans-Rudolf Merz (PLR), Eveline Widmer-Schlumpf (PBD) ou Ueli Maurer (UDC) acceptent. C’est dire.
Attention ! Le secret bancaire, lui, ne disparaît pas des relations intérieures suisses. Une version helvétique des « trusts » de modèle anglo-saxon est à l’étude. Pour certains, c’est une autre forme de secret bancaire. L’affaire Credit Suisse témoigne de sa résistance. Invincible, le secret bancaire ?