Quelle neutralité? Fortes divergences. Consensus redoutable. Biden ou Poutine.

Neutralité ? Quelle neutralité ? Tous les partis – dans la foulée de la guerre russe de Vladimir Poutine en Ukraine – veulent savoir (« SonntagsZeitung », « NZZ am Sonntag »). L’intention est de la définir dans les lois. Et de faire voter le Peuple. Car la Convention de La Haye de 1907 et la Constitution fédérale de 1999 ne suffiraient plus. C’est la décision du Conseil fédéral d’Ignazio Cassis de se joindre aux sanctions de l’Union européenne contre la Russie qui met le feu aux poudres. Comment s’y prendre ?

 

Car les idées fusent de partout. Le stratège UDC Christoph Blocher propose le lancement d’une initiative. A l’UDC, on veut une neutralité totale entre belligérants. Les Verts libéraux – sous Beat Flach – approuveraient la livraison d’armes à des démocraties attaquées par des dictatures. Le président du Centre Gerhard Pfister soutiendrait la remise de munitions à l’Ukraine de Volodymyr Zelensky. Son collègue PLR Thierry Burkart, lui, souhaite un rapprochement avec l’OTAN. Une délégation du Conseil national emmenée par la présidente verte Irène Kälin se rend à Kiev pour dire sa solidarité. Et ce n’est pas tout.

 

Vrai : les opinions sur la neutralité divergent fortement. La recherche d’un consensus s’annonce redoutable. Au Conseil fédéral peut-être. Au Parlement sans doute. Dans le Peuple probablement. En fait, son application est mouvante depuis 1815. Depuis toujours. La neutralité connaît des moments difficiles. 1940-1944. Pendant la 2e Guerre mondiale, la Suisse neutre est à la merci de dictatures. 1945-2022. Sa neutralité penche vers l’Ouest – plus que vers la Russie. Joe Biden plutôt que Vladimir Poutine. Plus que jamais ?