Rapport Bergier 20 ans. Lui et la guerre en Ukraine. Poutine et les complaisances.

20 ans. Le rapport de la Commission Jean-François Bergier sur la politique suisse pendant la 2e Guerre mondiale a 20 ans (« SonntagsZeitung »). Son travail sur les relations avec l’Allemagne d’Hitler suscitera un débat d’une rare vivacité. Asile. Refoulement de réfugiés juifs et autres. Fonds en déshérence. Coopérations avec l’Axe. La période 1940-1944, où la Suisse est encerclée, est la plus critique. Les Alliés lui reprocheront de prolonger la guerre. Moins le Royaume-Uni de Churchill que l’URSS de Staline et, surtout, l’Amérique de Roosevelt-Truman. Plus tard, les années Bill Clinton relanceront la polémique. Rapport Bergier.

 

Invasion de l’Ukraine par la Russie de Poutine – quelle leçon ? La Suisse, en appuyant les sanctions de l’Union européenne contre la Russie, s’évite des critiques de complaisance. Ses premières décisions en matière d’exportations d’armes suscitent davantage de perplexité. C’est le cas de deux refus adressés à l’Allemagne et au Danemark. L’un sur des munitions destinées aux chars allemands Gepard. L’autre sur des véhicules Piranha. La Berne fédérale, en revanche, se montre moins stricte sur des points moins sensibles. Vieux chars Leopard revendus à l’Allemagne – mais pas à la Pologne. Pièces de rechange et éléments d’assemblages – sous conditions.

 

Ouverture ? La Suisse risque-t-elle de se faire reprocher de favoriser l’agression russe en Ukraine ? Invoquer la neutralité, la loi sur le matériel de guerre ou le Traité de La Haye de 1907 suffit-il pour se justifier ? Ce que diront l’Union européenne et l’OTAN pourrait être instructif. Ce débat continue.