1er Août 2022 – quelle neutralité ? La Suisse des Ignazio Cassis, Alain Berset, Ueli Maurer, Simonetta Sommaruga, Guy Parmelin, Viola Amherd et Karin-Keller-Sutter – plus que jamais – affronte un monde compliqué. La guerre russe de Vladimir Poutine dans l’Ukraine de Volodymyr Zelensky précise la donne. Cette neutralité refuse de mettre sur le même plan agresseurs et agressés. Voire démocraties, régimes hybrides et dictatures. Car la Russie de Poutine redevient une dictature. Quant à l’Ukraine de Zelensky, elle est perçue comme un régime hybride, une démocratie en devenir. Oui ?
Voyez l’ONU. Son Conseil de Sécurité accorde le droit de veto et une présence permanente à trois démocraties. Etats-Unis de Joe Biden. Royaume-Uni de Boris Johnson (sur le départ). France d’Emmanuel Macron. Mais aussi à deux dictatures. Russie de Poutine. Chine de Xi Jinping. Cette dernière menace la démocratique Taiwan. 2023-2024. Suisse au Conseil de Sécurité. Les régimes durs, eux, prolifèrent. Iran (bientôt puissance nucléaire ?). Arabie Saoudite (assise sur son pétrole). Turquie (toujours dans l’OTAN). La liste est longue.
Vrai : ce dilemme remonte haut. Vienne 1815. Prenez les « parrains » de la neutralité suisse. Le Royaume-Uni, en démocratie, se montre plus avancé que la Russie, la Prusse ou l’Autriche. SDN 1920. Le Sénat des Etats-Unis la refuse. L’URSS y adhère en 1934. Allemagne, Italie et Japon en sortent. ONU 1945. Les vainqueurs de la guerre sont bigarrés. Roosevelt/Truman. Churchill. Mais aussi Staline. 2002. Suisse à l’ONU. 2022. Le rapprochement de la patrie de Cassis, de l’Union européenne ou de l’OTAN ne serait pas loin.