Manifs ou pas. Hamas contre Israël et la guerre russe en Ukraine. Fossé.

Hamas contre Israël. Zurich, Bâle et Berne – alémaniques – interdisent ponctuellement les manifestations des deux camps. Bâle et Berne y ajoutent les manifestations pour d’autres causes. Genève et Lausanne – romandes – laissent faire. Tout en se réservant d’intervenir en cas de débordement (Tamedia, Le Temps). Le contraste est vif entre les deux régions les plus peuplées de Suisse. Car le débat sur le conflit du Proche-Orient s’exporte. Le souvenir de la destruction d’une partie des juifs d’Europe pendant la 2e Guerre mondiale – Shoah, Holocauste – ne s’efface pas. Tout comme le droit des Israéliens et des Palestiniens d’occuper une terre historique.

Mieux! La Suisse se doit d’afficher face aux deux camps l’impartialité la plus complète. En 1948, lors de la création d’Israël, le sentiment prédominant penche plutôt pour Israël. L’opinion est sous le choc de la tragédie Shoah-Holocauste. Puis, au fil des guerres au Proche-Orient, les jugements se rééquilibrent. Certes, la plupart soutiennent le droit des Israéliens à se défendre. Mais certains s’inquiètent de la dureté des répliques. Les Palestiniens, eux aussi, ont des droits. En même temps, les tentatives de médiation internationales échouent les unes après les autres. Impasse.

Vrai: le conflit Israël-Palestine diffère totalement de l’invasion russe en Ukraine. Dans l’un, la désignation de l’agresseur est complexe. Dans l’autre, elle est évidente. Alors? Que faire des manifestations en Suisse? Qui peut avoir le dernier mot?