Scénario. Trump réélu. OTAN en miettes. Europe désunie. Suisse seule.

5 novembre. Donald Trump – disent des sondages – pourrait être réélu à la Présidence des Etats-Unis. Comme annoncé, il s’engagerait à ne plus protéger les pays de l’OTAN qui ne dépensent pas suffisamment pour leur défense. Comme redouté, il encouragerait le Russe Vladimir Poutine à les agresser. Pure intoxication? Peut-être pas? Cela dit, si le Président réélu Donald Trump franchit ce pas, l’OTAN des 31 pays-membres pourrait en mourir.

Pire! On voit mal émerger une solution de rechange. L’Union européenne des 27 reste un nain militaire. Poutine la méprise. Elle est toujours sous le coup de l’échec en 1954 de la Communauté européenne de défense (CED). Alors, le coup de grâce est français. Le retour de Charles de Gaulle en 1958-1969 le rend durable. Depuis, aucune relance de ce calibre ne sera tentée. Du coup, l’Europe intégrée délègue sa défense à l’OTAN dominée par les Etats-Unis (création en 1949). La menace Trump servira-t-elle de catalyseur? Une concertation entre la France, l’Allemagne et la Pologne serait modérément encourageante (Le Monde, 14.2). A l’échelle des 27, on voit encore moins.

Suisse de Viola Amherd et Karin Keller-Sutter – quelle conséquence? Une désintégration de l’OTAN par Donald Trump y aurait des effets palpables. La protection de fait de la Suisse par l’OTAN disparaîtrait. L’adhésion en 1996 de la Suisse à son Partenariat pour la paix deviendrait sans objet. Tout comme le resserrement du lien Suisse-OTAN. Mais l’augmentation de la part de l’armée dans le PIB – 1% ou plus – pourrait être prise au sérieux. Politique-fiction?