Neutralité suisse – réinventée. Hamas-Israël. Russie-Ukraine. Deux leçons.

Suisse – quelle neutralité? Le conflit Hamas-Israël suscite l’un des débats les plus compliqués. Réprobations et soutiens s’affirment. Concernant le Hamas: la violence des attaques du 7 octobre, mais aussi le rappel des revendications palestiniennes. Concernant Israël: la dureté de la réplique de Benjamin Netanyahou et de l’armée, mais aussi le droit à l’existence de l’Etat hébreu. Difficulté politique et juridique. L’Etat d’Israël est une réalité. Il est crée en 1948 sous les auspices de l’ONU. Un Etat palestinien, lui, est peut-être en devenir. Aucune solution acceptable par la Communauté internationale n’est en vue. Ni une solution à deux Etats. Ni aucune autre. Neutralité à l’épreuve.

Voyez la Suisse de Viola Amherd et Ignazio Cassis. Face au conflit Hamas-Israël, est-elle neutre? Sa gestion des relations avec l’UNRWA, agence de l’ONU pour les réfugiés de Palestine, témoigne de la difficulté de l’exercice. Certes, l’UNRWA est pilotée par un Suisse. Pierre Krähenbühl hier. Philippe Lazzarini aujourd’hui. Mais Israël accuse l’UNRWA d’être noyautée par le Hamas. Enquêtes internationales. Conseil fédéral divisé sur la contribution suisse. Commission parlementaire pour une contribution partielle. Neutralité délicate.

Mais prenez l’agression de l’Ukraine de Volodymyr Zelensky par la Russie de Vladimir Poutine. Agression condamnée. Reprise de sanctions européennes. Lien Suisse-OTAN resserré. Mais aussi refus de livraisons d’armes et de munitions. Rejet d’une coopération avec le G7 pour l’application de sanctions. Enfin, Conférence de la paix des 15 et 16 juin au Bürgenstock. Neutralité – réinventée?