Pierre Alain Schnegg l’UDC contre Roberto Bernasconi le socialiste ! Qui, le 3 avril, sera le Conseiller d’Etat romand du canton de Berne ? Qui, du coup, sera l’arbitre ? Enjeu palpitant. Car l’Exécutif sortant est « de gauche » – face à un Législatif « de droite ». Mais 2 des 3 socialistes partent (Andreas Rickenbacher et le Romand Philippe Perrenoud). La « gauche » joue donc sa survie. Le 28 février, le socialiste Christoph Ammann sauve un siège. Et, entre Schnegg et Bernasconi, l’écart est faible. 5 autres restent (Barbara Egger-Jenzer socialiste, Bernhard Pulver Vert, Beatrice Simon PBD, Hans-Jürg Käser libéral-radical, Christoph Neuhaus UDC). Suspense inouï.
Qu’un Romand arbitre dans le canton de Berne est une curiosité. Au Conseil fédéral, il faut voir. 1848-1954 : les radicaux arbitrent. 1959-2003 : c’est le PDC. Puis, le PDC fléchit (Ruth Metzler évincée), l’UDC grandit (Christoph Blocher élu). 2003-2007 : les « droites » gagnent et se disputent (Blocher évincé). 2007-2015 : une PDC (Doris Leuthard) et une PBD (Eveline Widmer-Schlumpf) arbitrent, le « centre-gauche » donne le ton. 2015-2019 : les « droites » reviennent, 2 UDC sont élus (Guy Parmelin, Ueli Maurer) et les 2 libéraux-radicaux pourraient arbitrer (Didier Burkhalter, Johann Schneider-Ammann). Mais que feront l’unique PDC (Doris Leuthard), les deux socialistes (Simonetta Sommaruga, Alain Berset) ? Surprises en vue ?
Et les Romands ? Au Conseil fédéral, ils ne sont pas plus « arbitres » que d’autres. Cela dit, l’UDC vaudois Parmelin et le libéral-radical neuchâtelois Burkhalter – comme le socialiste fribourgeois Berset – ont le sens de la cohésion. L’apport romand, il est peut-être aussi là.