Une « alliance de droite » – entre l’UDC de Toni Brunner, les libéraux-radicaux de Philipp Müller et le PDC de Christophe Darbellay – bouscule-t-elle les équilibres suisses ? Son catalogue en 13 points fait du bruit. Il vise le renforcement de la place économique, un gel des dépenses de l’Etat, le rejet de hausses d’impôt pendant cinq ans, un frein à l’endettement de l’AVS, le refus de pénaliser l’agriculture, etc. En revanche, on y trouve peu (ou pas) de détails sur l’Europe, la libre-circulation des personnes, la sortie de l’énergie nucléaire ou encore le secret bancaire. Par ailleurs, des partis « du milieu » comme le PBD de Martin Landolt ou les Verts libéraux de Martin Bäumle ne sont pas associés. Le Parti socialiste de Christian Levrat, lui, est fâché.
Est-ce l’alerte ? Depuis 2007, la Suisse – dit-on à droite – serait gouvernée au « centre-gauche ». PBD, PDC, Verts libéraux, Verts historiques et socialistes en seraient les acteurs. Au Conseil fédéral, la PBD Eveline Widmer-Schlumpf, la PDC Doris Leuthard comme les socialistes Simonetta Sommaruga et Alain Berset feraient la loi. En face, les libéraux-radicaux (Didier Burkhalter, Johann Schneider-Ammann) et l’UDC (Ueli Maurer) formeraient l’autre camp. Vrai ?
Alors ? Y a-t-il une « alliance de droite » ? Quelle image offriront les élections 2015 ? C’est le 18 octobre pour le Parlement, le 9 décembre pour le Conseil fédéral. L’UDC Toni Brunner aimerait en éliminer la PBD Eveline Widmer-Schlumpf et l’une des deux voix socialistes. Ce point ne figure pas dans le catalogue des trois partis. Bâle-Campagne et Lucerne, où UDC et libéraux-radicaux avancent, donnent-ils un signe ? A voir.
Toni Brunner, président UDC, Philipp Müller, président libéral-radical et Christophe Darbellay, président PDC. Photos © www.parlament.ch