Un monde éclaté ? Etats-Unis et « mise en accusation » – Donald Trump lutte. Grande-Bretagne et « Brexit » – Boris Johnson gagne. Union européenne sans Royaume Uni – l’équipe d’Ursula von der Leyen résiste. OTAN, OMC, voire ONU – des organisations internationales souffrent. Ce monde est troublant pour la Suisse de Simonetta Sommaruga aussi. Car ses acteurs affichent une mine bienveillante à notre égard. C’est comme le Russe Vladimir Poutine. Ou le Chinois Xi Jinping. Suisse – sans ennemi ?
Qui, des 7 Conseillers fédéraux réélus, y gagne ? Serait-ce le duo UDC de Guy Parmelin et Ueli Maurer ? Cet émiettement pourrait convenir aux proches de Christoph Blocher. Il coïncide avec leur méfiance de l’Europe et du monde. Maurer et Parmelin y sont à l’aise. Leur conception de la politique étrangère peut-elle prendre le pas sur celles de leurs collègues – Ignazio Cassis, Karin Keller-Sutter, Viola Amherd, Simonetta Sommaruga ou Alain Berset (2 PLR, 1 PDC, 2 PSS) ? Piquant, Cassis ? Elu et réélu avec des voix UDC, maintenu aux Affaires étrangères, le Tessinois PLR est perçu comme un soutien à l’accord-cadre Suisse-Europe. Qui s’y retrouve ?
Bah ! La Suisse moderne est habituée aux secousses mondiales. Elle peut en tirer parti. En 1803, c’est à l’Acte de Médiation de Napoléon qu’elle doit Saint-Gall, Grisons, Argovie, Thurgovie, Tessin et Vaud. En 1815, c’est du Congrès de Vienne qu’elle reçoit Valais, Neuchâtel, Genève, l’Ancien Evêché de Bâle – d’où vient le canton du Jura. C’est à Genève et dans d’autres villes suisses que s’installent de réputées institutions internationales. Qui comprend ?