75 ans – la guerre est finie. La Suisse, l’étau et le monde éclaté. Petitpierre, Sommaruga.

75 ans ! Le monde célèbre les 8 et 9 mai la fin de la 2e guerre mondiale en Europe. 2020 en est l’héritier – direct ou indirect. Voyez les 15 membres du Conseil de Sécurité de l’ONU. 5 vainqueurs y occupent toujours 5 sièges permanents. Etats-Unis. Grande-Bretagne. France. URSS, puis Russie. Chine, puis Taiwan, puis Chine. Jamais Allemagne et Japon, deux vaincus, n’y auront droit. Pas plus que des puissances émergentes – Inde, Brésil et d’autres. Aucune redistribution n’aboutira. Etrange ?

 

La Suisse ? Est-ce pour cela qu’elle rejoint tardivement l’ONU ? En 1945, sa neutralité paraît peu compatible avec cette « ONU des vainqueurs ». Ou avec la mise « en quarantaine » des vaincus. Or, la Suisse est dans le collimateur des vainqueurs. L’Amérique de Truman, l’URSS de Staline. Complaisances pour les vaincus pendant la guerre. Oui, mais la « guerre froide » change cela. Les vainqueurs deviennent rivaux. Se réconcilient avec les vaincus. Pourtant, il faudra 57 ans et 2 votes populaires pour que la Suisse adhère à l’ONU. Non en 1986. Oui en 2002. Joseph Deiss au pupitre. Le contraste est piquant avec la SDN de 1920. Prompte adhésion (quoique très disputée). Giuseppe Motta au gouvernail. Bizarre ?

 

Sûr : la Suisse est à l’aise dans un monde éclaté. En 1945, elle est prise par les vainqueurs dans un étau. Mais leur concurrence lui rend sa liberté. Max Petitpierre y brille. Relations avec l’URSS de Staline (1946) et la Chine de Mao (1950). Plan Marshall avec l’Amérique de Truman (1948). Et ainsi de suite. En 2020, la Suisse de Simonetta Sommaruga et du Collège à 7 confirme. Aujourd’hui, elle est candidate à un siège non permanent du Conseil de Sécurité. 75 ans – quelle leçon ?