Qui veut abolir l’armée suisse ? Le Parti socialiste suisse ? Lui, les Verts et le Groupement pour une Suisse sans armée (GSS) lancent une initiative contre l’achat de 36 avions de combat américains F-35. Trop chers ? Trop bruyants ? Pas adaptés ? Or, le PSS, face à l’armée, évolue. 1888. PSS créé. 1935. Il se rallie à la Défense nationale. Hitler, Mussolini et Staline gouvernent. 2010. Le Congrès de Lausanne du PSS vote l’abolition de l’armée. Le Groupe parlementaire fédéral, lui, préfère se battre « pour une autre armée ». Cette ligne est proche de celle des Verts. Alors ?
26 novembre 1989. Une première initiative pour l’abolition de l’armée suisse est rejetée par 64,4% des voix (Genève et Jura acceptent). Elle suit la chute du Mur de Berlin et la fin de la Guerre froide. 2 décembre 2001. Une deuxième initiative est refusée par 78,1% des voix (et tous les Cantons). Elle claque dans la foulée des attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. Ces attentats, attribués à Al-Quaïda et à Oussama Ben Laden, sont le prélude d’une longue guerre d’Afghanistan. Les scores de 1989 et 2001 en ont-ils été influencés ? Il n’empêche. L’armée suisse, à chaque fois, tient bon.
Sûr : l’abolition de l’armée suisse est difficilement atteignable. Mais on peut s’en prendre à ses composantes. Comme l’aviation. En 2014, le peuple rejette le Gripen (53,4% de non). Première. UDC Ueli Maurer à la Défense. En 2020, le peuple accepte de peu un projet à 6 milliards de francs (50,1% de oui). Ce sera le projet F-35. Centriste Viola Amherd à la Défense. La scène internationale – après l’Afghanistan – s’y prête-t-elle ? Et comment ? Qui parie ?