15.06.2008
Gerold Bührer et Pascal Gentinetta – président et directeur de l’organisation patronale « economiesuisse » – veulent gagner la bataille de la prolongation de la libre-circulation des personnes avec l’Union européenne (UE) et de son extension à la Bulgarie et à la Roumanie. Et ils commencent tôt. A peine les Chambres fédérales ont-elles mis le point final à leurs débats qu’ils se lancent dans une campagne d’envergure. Le verdict populaire tombera en 2009
Ils ont des raisons de foncer, Bührer et Gentinetta. Car il y aura référendum. Les Démocrates suisses (ex-Action nationale) et la Ligue des Tessinois sont prêts au combat. L’Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN) pourrait suivre. Quant à l’Union démocratique du centre (UDC), elle hésite. Son aile « économique » veut cette libre-circulation. Au Parlement, l’UDC souhaite couper le projet en deux : libre-circulation avec les 25 premiers Etats de l’UE, d’une part, extension à la Bulgarie et la Roumanie, d’autre part. Elle se méfie de la Bulgarie et de la Roumanie. Certains émigrés roumains, les Roms notamment, feraient souci. On répond à l’UDC qu’il n’y a pas de libre-circulation « à la carte », et que l’UE compte désormais 27 Etats. Mais, pour « economiesuisse », le combat ne sera pas plus facile pour autant.
Avec Gerold Bührer (président dès 2006) et Pascal Gentinetta (directeur dès 2007), « economiesuisse » paraît en forme. Elle fut traversée par de sérieuses divisions. Des secteurs comme les machines et les métaux (« Swissmem ») ou les entrepreneurs faisaient mine de claquer la porte. Depuis, l’unité semble refaite. Pour gagner la bataille de la libre-circulation avec l’Europe, il faudra bien ça.