Christian Levrat veut rester président du Parti socialiste suisse (PSS) quatre ans de plus. Le Fribourgeois se sent des ailes. Un sondage annonce la remontée du PSS (20,5% des voix contre 19,5% en 2007, selon GFS/SSR)
En plus, le président Levrat juge que la concentration du parti sur les enjeux sociaux et économiques paie. Il évoque la décision de la Banque nationale suisse de lier le Franc à l’Euro, le plan d’aide à l’économie. Pour consolider cet acquis, il est persuadé qu’une prolongation de sa présidence de quatre ans est souhaitable (« Der Sonntag » du 18 septembre).
C’est un pari. Car le PSS connaît des vents contraires. Entre 1975 et 1987, il recule de 24,9% à 18,4% des voix. C’est le temps du président Helmut Hubacher (Bâle-Ville). Jusqu’en 2003, il remonte à 23,3%. Peter Bodenmann (Valais), Ursula Koch (Zurich) et Christiane Brunner (Genève) président. En 2007, le PSS retombe à 19,5%. Le président s’appelle alors Hans-Jürg Fehr (Schaffhouse). Levrat arrive en 2008. Les élections parlementaires, le 23 octobre, diront s’il a réussi.
L’enjeu est de taille. Un nouveau tassement menacerait le deuxième siège socialiste au Conseil fédéral. Or, le bilan des élections cantonales est moins optimiste. Pour une partie du Parlement, la tentation serait forte d’attribuer ce deuxième siège à un acteur comme les Verts (9,5% des voix selon GFS/SSR, 9,6% en 2007). Serait visée la succession de Micheline Calmy-Rey, située à la fin. L’élection du Gouvernement est fixée au 14 décembre. Certes, Verts et socialistes assurent convoiter un siège libéral-radical. Mais le Parlement est libre. Suspense.