Simonetta Sommaruga et Alain Berset! Les deux socialistes du Conseil fédéral, ce sont eux. La Bernoise pilote Justice et Police, le Fribourgeois l’Intérieur.
Tous deux affrontent de nouvelles missions périlleuses – étrangers criminels et prévoyance vieillesse. Depuis leur entrée au Gouvernement (une voix en 1943-1953, deux dès 1959), les socialistes ne sont pas ménagés. Là, ils sont servis.
Pour Simonetta Sommaruga, c’est le projet de déclarer partiellement nulle la deuxième initiative de l’UDC contre les étrangers criminels (initiative «de mise en œuvre»). Cette deuxième initiative veut contraindre l’Exécutif et le Législatif à respecter le contenu de la première. Or, le Conseil fédéral la juge en partie contraire à l’Etat de droit et au droit international (exemple: expulsion de personnes subissant des peines légères). Au Parlement, le combat s’annonce incertain. Certains élus pourraient se cabrer. Par quatre fois déjà, Parlement et Gouvernement annulent des initiatives: armement (1955), vie chère (1977), armée et paix (1995), asile (1996). Ce dernier cas – impliquant les Démocrates suisses – rappelle les initiatives UDC. Mais rien n’est garanti.
Pour Alain Berset, c’est la réforme de la prévoyance vieillesse. Engagement est pris de ne pas réduire les prestations. On y trouve: retraite à 65 ans pour les femmes aussi (âge de référence), passage souple et individuel à la retraite, réduction du taux de conversion minimal pour la prévoyance professionnelle, recours à la TVA pour le financement des lacunes, etc. Certaines mesures promettent des résistances. On sort de plusieurs échecs. Il y faudra du cran.