Initiatives populaires acceptées: on accélère. Surveillez le 18 mai. L’initiative de Christine Bussat et Marche blanche «pour que les pédophiles ne travaillent plus avec des enfants» peut gagner
Mois : février 2014
AVS de Stampfli: 16 ans! Maternité de Triponez: 20 ans! En 3 ans, l’immigration?
Idée: revotons sur l’initiative UDC du 9 février «contre l’immigration de masse»! Autre idée: revotons sur la libre-circulation des personnes entre la Suisse et l’Union européenne (UE) et d’autres accords
Le PDC de Darbellay, le libéral-radical Müller et les patrons explorent leur marge.
Application de l’initiative UDC «contre l’immigration de masse» acceptée le 9 février: les idées fusent. Leur point commun est de rendre le système des contingents et plafonds d’immigration de l’initiative aussi compatible que possible avec la libre-circulation des personnes entre la Suisse et l’Union européenne (UE)
Burkhalter cherche des amis. Entre Merkel, Hollande et Barroso, quel contraste!
La Suisse de Didier Burkhalter cherche ses amis dans l’Union européenne. Après l’acceptation-choc de l’initiative UDC «contre l’immigration de masse» du 9 février, chaque voix compte.
Par exemple, l’Allemagne d’Angela Merkel – partenaire principale de la Suisse dans l’Union – est à l’écoute. La Chancelière mise sur une «solution raisonnable». Là, il y a de l’espoir.
Par contraste, l’accueil est glacial dans la France du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. Il l’est tout autant chez des chefs de l’Union – comme le président de la Commission José Manuel Barroso. Des accords sont menacés (ex: électricité, recherche, étudiants, médias). C’est vrai: l’initiative UDC, en exigeant des contingents et des plafonds d’immigration, heurte la libre-circulation des personnes. Une extension à la Croatie est suspendue. Tension.
Ce qui frappe, c’est le contraste entre l’Allemagne et la France – fondatrices de l’Union. Avec l’Allemagne d’après-guerre, l’intérêt réciproque domine. Cela se vérifie sous les règnes chrétiens-démocrates de Konrad Adenauer, Helmut Kohl, Angela Merkel. Avec la France, l’intérêt réciproque est plus rare. Sous le socialiste François Mitterrand, les relations se font chaleureuses. Sa visite d’Etat de 1983 – idée fameuse de Pierre Aubert – est la première du genre depuis 1910. Sous le gaulliste Jacques Chirac, le ton reste convenable. Avec Nicolas Sarkozy (gaulliste) comme avec François Hollande (socialiste), la température descend. Avec cette France-là, avec d’autres aussi, il y aura du travail. Les trois années qui viennent – le temps d’appliquer l’initiative – s’annoncent âpres
Le front de l’ouverture a des bas et des hauts. Voyez Giuseppe Motta et Joseph Deiss.
Y a-t-il des cantons suisses plus ouverts que d’autres sur le monde? Forment-ils des fronts durables? Les Romands y sont-ils souvent? Pour ces cantons, l’acceptation ce 9 février 2014 de l’initiative UDC «contre l’immigration de masse» est un revers. Ils sont huit et demi. Zurich, Zoug et Bâle-Ville y rejoignent les Romands Fribourg, Vaud, Valais, Neuchâtel, Genève et Jura. Ce revers est proche de celui de 1992 sur l’Espace économique européen (où Bâle-Campagne remplace Zurich et Zoug). Ces votes sont serrés. Il y a des échecs plus larges. Voyez l’acceptation des initiatives UDC contre les minarets (en 2009) et les étrangers criminels (en 2010). Le front de l’ouverture s’y fissure davantage. En revanche, il se raffermit en faveur de plusieurs accords européens. Ce front a donc des bas et des hauts
Accords bilatéraux en forme? Blocher à l’écart? Schneider-Ammann en danger?
Ne dénonçons pas les accords bilatéraux Suisse – Union européenne (à 74% de non contre 19% de oui)! Ne chargeons pas l’UDC Christoph Blocher de négocier avec l’Union (à 54,2% / 40,8%)! Que le Parlement élise peut-être – avec Ueli Maurer – un 2e Conseiller fédéral UDC (à 46% / 44,2%)
Immigration, contingents et plafonds: le casse-tête de Burkhalter et Sommaruga.
Immigration de masse: le plus dur – pour Didier Burkhalter, Simonetta Sommaruga, le Conseil fédéral et le Parlement – sera probablement de fixer les contingents et les plafonds annuels.
L’initiative UDC du 9 février les exige. Le plus simple, diront certains, serait de les calculer selon les chiffres de l’immigration des dernières années. Pourquoi pas?
Mais ce serait un casse-tête. Pour l’UDC et la plupart des vainqueurs du 9 février, de tels contingents et plafonds seraient trop hauts. Ces vainqueurs sont en majorité des cantons accueillant de faibles proportions d’étrangers. La moyenne de la population étrangère en Suisse se situe à 22,1 % en 2011 (site «travail-en-suisse.ch»). Chez les 14,5 cantons favorables à l’initiative, seuls sont en-dessus le Tessin (26,4%) et Schaffhouse (23,2%). C’est le contraire pour les 8,5 cantons vaincus. Seuls sont en-dessous de la moyenne le Jura (12,4%), Fribourg (18,4%) et le Valais (21,1%). Tous les autres sont en-dessus : Neuchâtel (23,1%), Zurich (23,9%), Zoug (24%), Vaud (30,8%), Bâle-Ville (32,8%), Genève (36%). Ce sont ceux que l’ «immigration de masse» gêne le moins. Paradoxe
A la hausse, l’UDC de Blocher et le Tessin? A la baisse, Schneider-Ammann?
Qui profite du succès de l’initiative «contre l’immigration de masse»? C’est d’abord l’UDC de Christoph Blocher. Certains rêvent de son déclin. En 2007, Blocher est évincé du Conseil fédéral. Entre 2007 et 2011, l’UDC recule (de 28,9% à 26,6% des voix). Elle perd des élections cantonales, en gagne d’autres. Avec l’initiative, elle se renforce pour 2015. Le parti blochérien – représenté par le seul Ueli Maurer – y réclamera son deuxième siège au Conseil fédéral avec une véhémence accrue. Ses chances s’améliorent
Immigration de masse: le parti de Blocher signe une passe de trois inédite.
Surprise? L’initiative de l’UDC «contre l’immigration de masse» gagne par 50,3% de oui. 14,5 cantons sur 23 l’approuvent. Seuls Zurich, Zoug et Bâle-Ville la refusent avec les Romands Fribourg, Vaud, Valais, Neuchâtel, Genève et Jura.
En face, le Tessin italophone affiche l’acceptation la plus massive. C’est la 21e initiative ratifiée, la 3e de l’UDC visant les étrangers. Deux autres ciblent les minarets (en 2009) et les étrangers criminels (en 2010). Le parti de Christoph Blocher signe là une passe de trois inédite.
Ce vote est un coup d’arrêt pour la politique européenne de la Suisse. C’est le plus sérieux depuis l’échec en 1992 de l’Espace économique européen (EEE). Les scores se ressemblent (l’EEE est refusé par 50,3% de non et 16 cantons sur 23, les deux Bâles et les Romands sont battus). Ici comme là, la Suisse latine éclate (la Suisse romande y affronte le Tessin italophone et une majorité alémanique). Ici comme là, l’UDC de Christoph Blocher triomphe. Continuité
Le duo Burkhalter – Schneider-Ammann entre «milieu» et «droite». Qui y gagne?
Où sont les libéraux–radicaux – soit le PLR! – de Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann? Les créateurs de la Suisse moderne affichent une image plurielle