Syrie: Lavrov et Kerry arrivent, Burkhalter et Sommaruga agissent.

Syrie en guerre: la Suisse de Didier Burkhalter et Simonetta Sommaruga redevient l’un des centres du monde diplomatique. A Genève, Sergueï Lavrov et John Kerry – ministres russe et américain des Affaires étrangères – doivent étudier un contrôle international des armes chimiques en Syrie.

Le projet vient de la Russie de Vladimir Poutine, alliée de la Syrie de Bachar Al-Assad. Il favorise le renvoi d’éventuelles frappes occidentales en Syrie. D’ailleurs, les opinions y sont hostiles aux Etats-Unis de Barack Obama comme dans la France de François Hollande ou la Grande-Bretagne de David Cameron. Le Parlement britannique dit même non.

Tout cela coïncide bien avec la politique de la Suisse en Syrie. Elle y privilégie une solution politique et l’accueil de réfugiés. Didier Burkhalter, aux Affaires étrangères, et Simonetta Sommaruga, à Justice et Police, en sont deux acteurs majeurs. Au début, cette politique se manifeste par le financement de réunions d’opposants, par des aides hospitalières. Alors, elle semble pencher pour les rebelles. Puis, les choses évoluent. La présence présumée de groupes soupçonnés d’actes criminels parmi ces rebelles exige de la prudence. Certaines voix – dont celle de Vladimir Poutine – accusent ces mêmes rebelles d’attaques à l’arme chimique.

A première vue, l’équilibrage de la politique internationale de la Suisse va bien. Ses bonnes relations avec la Russie de Vladimir Poutine comme avec la Chine de Xi Jinping – fermes soutiens de Bachar Al-Assad au Conseil de sécurité de l’ONU – sont payantes. Mais il faut confirmer. Aucun dérapage n’est exclu.

Jacques de Watteville arrive. Les Secrétaires d’Etat restent des privilèges.

Jacques de Watteville! Le nouveau Secrétaire d’Etat aux questions financières internationales, c’est lui. Ce Vaudois sera le bras droit de la ministre Eveline Widmer-Schlumpf.

Des tâches redoutables l’attendent: secret bancaire attaqué, relations drues avec les Etats-Unis, la France, l’Union européenne, l’OCDE, le G20… L’homme a de l’expérience. Ambassadeur en Chine, il passe par le CICR, Londres, Bruxelles. Il connaît l’Europe. Aux Affaires étrangères, il a piloté les dossiers économiques et financiers. Personne ne sera plus exposé

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L’UDC de Blocher se redresse. Les équilibres changent peu. Enjeu: Widmer-Schlumpf.

Les grands équilibres, en politique suisse, changent peu. Mais, à l’intérieur de chaque pôle, cela bouge (sondage Vimentis, «Schweiz am Sonntag» du 1er septembre).

Voyez la droite. L’UDC de Christoph Blocher se redresse (26,6% de voix aux élections de 2011, +1,1% en 2012), mais les libéraux-radicaux de Philipp Müller s’effritent (15,1%, -0,7%). Prenez le «milieu». Se renforcent les Verts libéraux de Martin Bäumle (5,4%, +2,2%) et le Parti bourgeois démocratique PBD de Martin Landolt (5,4%, +1,3%), mais le PDC de Christophe Darbellay fléchit (12,3%, -1,9%). Scrutez la gauche. Les Verts d’Adèle Thorens se maintiennent (8,4%, +0,1%), mais les socialistes de Christian Levrat se tassent (18,7%, -1,3%). Est-ce peu? Est-ce beaucoup?

Rien n’est garanti pour les élections de 2015. C’est une alliance non écrite de la gauche et du «milieu» qui impose le Conseil fédéral actuel. Y voisinent deux socialistes (Simonetta Sommaruga et Alain Berset), deux élues du «milieu» (la PDC Doris Leuthard et la PBD Eveline Widmer-Schlumpf), deux libéraux-radicaux (Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann), un UDC (Ueli Maurer). Tiendra-t-il?

Car la pression de l’UDC pour un deuxième siège ne faiblira pas. Widmer-Schlumpf, Burkhalter et Schneider-Ammann seront les plus exposés. Christian Levrat, président socialiste, fera tout pour empêcher le retour d’une majorité de droite comme en 2003-2007 – avec les UDC Blocher et Schmid, les radicaux Merz et Couchepin («Zentralschweiz am Sonntag» du 1er septembre). Cela signifie-t-il un ferme soutien socialiste à Eveline Widmer-Schlumpf – comme en 2007 et 2011? Le président Levrat ne dira pas non

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La Syrie en guerre incite la Suisse de Burkhalter et Sommaruga à la prudence.

Syrie en guerre: la Berne fédérale affiche une perplexité croissante. Didier Burkhalter (aux Affaires étrangères) et Simonetta Sommaruga (pour l’Asile) en sont deux acteurs majeurs.

Au début, certains décèlent de la sympathie helvétique pour l’opposition au président Bachar Al-Assad. Tour à tour, on évoque le financement de réunions d’opposants, des soutiens hospitaliers, des mesures contre des livraisons d’armes ou des flux bancaires, des interdictions d’entrée à des gens du régime. Mais la présence dans l’opposition de groupes suspects incite à la prudence. La Berne fédérale, qui reconnaît en principe des Etats, hésite à se prononcer sur la Coalition nationale syrienne. Elle attend et voit.

Puis, les événements s’accélèrent. L’usage présumé d’armes chimiques par les forces de Bachar Al-Assad contre la population change la donne. Les Etats-Unis de Barack Obama, la Grande-Bretagne de David Cameron et la France de François Hollande envisagent des frappes. Ce pourrait être hors du Conseil de sécurité de l’ONU. Car la Russie de Vladimir Poutine et la Chine de Xi Jinping y protègent Bachar Al-Assad. La Berne fédérale, elle, mise sur une solution politique, sur une nouvelle conférence à Genève, sur l’aide renforcée aux réfugiés

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125 ans d’existence! 70 ans de Conseil fédéral! Les socialistes de Levrat en fête.

«Il» célèbre ses 125 ans d’existence. «Il» fête ses 70 ans de Conseil fédéral. «Il», c’est le Parti socialiste suisse. La Bernoise Simonetta Sommaruga et le Fribourgeois Alain Berset sont ses deux voix à l’Exécutif. Ils y voisinent avec une PDC (Doris Leuthard), une PBD (Eveline Widmer-Schlumpf), deux libéraux-radicaux (Didier Burkhalter, Johann Schneider-Ammann), un UDC (Ueli Maurer). La fête est pour le 7 septembre

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Armée: Maudet et Hiltpold veulent une autre obligation, un autre modèle.

Pierre Maudet et Hugues Hiltpold, libéraux-radicaux genevois, veulent un autre débat sur l’armée. L’un est Conseiller d’Etat, l’autre Conseiller national.

Jusqu’au 22 septembre, le débat se concentre sur l’initiative du «Groupe pour une Suisse sans armée» (GSSA). Cette initiative propose l’abrogation du service militaire obligatoire. Pour le moment, elle est donnée perdante (57% de non contre 35% de oui, sondage GFS/SSR du 16 août). Dans la mêlée, d’autres modèles peinent à trouver leur place

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Burkhalter entre l’Europe de Barroso, la Chine de Xi Jinping et la Russie de Poutine.

Les relations entre la Suisse et l’Union européenne (UE) sont rugueuses. On le vérifie aux tentatives de relance des accords bilatéraux.

Didier Burkhalter, ministre suisse des Affaires étrangères, obtient l’appui du Conseil fédéral. La gauche soutient, le centre et la droite se divisent. Un point sensible touche les litiges. La Cour européenne de Justice (de l’UE) y obtient un pouvoir consultatif. La Suisse pourrait ne pas s’y soumettre. Mais l’UE de José Manuel Barroso et Herman van Rompuy pourrait prendre des mesures. Une consultation court jusqu’en décembre. La partie est serrée

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