L’invention de la Fête Nationale du 1er août, en 1891, est une idée forte. Les radicaux, depuis 1848, occupent les sept sièges du Conseil fédéral. Mais ils s’effritent. En 1888, les socialistes décollent. Pour les contrer, les radicaux appellent leurs anciens adversaires du «Sonderbund» et du «Kulturkampf»: les catholiques-conservateurs (PDC aujourd’hui). En 1891, ils «inventent» donc le 1er août. Habileté: ils choisissent comme référence la Confédération de 1291 (dont c’est le 600e anniversaire) plutôt que l’Etat fédéral de 1848 (imposé aux catholiques-conservateurs). C’est finement joué. En 1993, le 1er août devient férié et payé partout
Mois : juillet 2013
Tout devrait jouer contre la Suisse de Maurer. Mais plusieurs signes sont flatteurs.
1er août 2013! La Fête Nationale, pour la Suisse d’Ueli Maurer, se présente sous des couleurs bariolées. Presque tout devrait jouer contre elle.
La composition du Conseil fédéral, avec cinq partis pour sept sièges, a rarement été aussi mouvante. Ueli Maurer, président UDC, le partage avec les libéraux-radicaux Didier Burkhalter et Johann-Schneider-Ammann, la PDC Doris Leuthard, la PBD Eveline Widmer-Schlumpf, les socialistes Simonetta Sommaruga et Alain Berset. Depuis 2003 et 2007 surtout (avec les évictions de Ruth Metzler et Christoph Blocher), ce Gouvernement est moins assuré de durer. On ajoutera un Parlement et un Peuple peu dociles
Carsten Schloter! C’est un symbole du renouveau des entreprises fédérales.
Carsten Schloter, directeur général de Swisscom depuis 2006, meurt à 49 ans. L’homme est l’un des symboles du renouveau des entreprises publiques ou semi-publiques proches de l’Etat fédéral
Ecarts de salaires réduits: l’initiative Wermuth suscite des craintes opposées.
Gare au 24 novembre! L’initiative de Cédric Wermuth et des Jeunes Socialistes pour une réduction des écarts de salaires dans l’entreprise – qui aurait des chances selon des sondages – suscite des craintes contrastées («Schweiz am Sonntag» et «Le Matin Dimanche» du 21 juillet).
Les salaires les plus élevés, exige l’initiative, ne devraient pas dépasser de plus de douze fois les salaires les plus modestes
Maurer à Pékin, Widmer-Schlumpf à Moscou: la Suisse joue sa musique plurielle.
Ueli Maurer, président de la Confédération et ministre UDC de la Défense, revient de Pékin. Eveline Widmer-Schlumpf, cheffe PBD des Finances, est de retour de Moscou.
Presque tout oppose ces deux figures rivales du Conseil fédéral. Car elles sont le produit, en 2007-2008, d’une scission rugueuse. Quelle image peuvent-elles donner du pouvoir suisse dans le monde
Xi Jinping et Poutine, oui? Hollande et Obama, non? La Suisse de Maurer étonne.
Tout va bien avec la Chine de Xi Jinping et Li Keqiang. Ueli Maurer, président UDC de la Confédération, est reçu avec les honneurs dans l’Empire du Milieu
Le PBD Landolt contre le PLR Müller: la bataille pour le pouvoir fait fureur.
Martin Landolt contre Philipp Müller ! Entre eux, tout annonce un duel serré jusqu’aux élections de 2015. L’équilibre des forces au Conseil fédéral est en jeu. Landolt pilote le Parti bourgeois démocratique (PBD) d’Eveline Widmer-Schlumpf, Müller le Parti libéral-radical (PLR) de Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann. Pour Landolt, un PLR est de trop. Son siège revient à l’UDC. Pour Müller, le PBD n’a pas droit à une place au Gouvernement («SonntagsZeitung» des 23 juin et 14 juillet). Le ton est donné
Souci pour Maurer? Abolition de l’armée obligatoire: des bougeois disent oui.
Ueli Maurer, patron UDC de la Défense, doit-il redouter ce 22 septembre l’initiative pour l’abolition du service militaire obligatoire?
Au centre et à droite, un comité «bourgeois» se lève pour dire «oui» («SonntagsBlick» du 14 juillet). Il prend le contrepied du refus affiché par l’UDC, les libéraux-radicaux, le PDC, les Verts libéraux et le Parti bourgeois démocratique (PBD). Gare?
Dans ce comité «bourgeois» favorable au «oui», on découvre des noms comme les jeunes libéraux-radicaux Linda Brunner et Christian Zulliger, l’UDC Daniel Annen. A les écouter, le but n’est pas de supprimer l’armée. Le remplacement de l’obligation de servir par un engagement volontaire peut produire de bons effets. On le vérifie, par exemple, dans des sociétés, dans des corps de pompiers, en politique. Aujourd’hui déjà, de nombreuses personnes ayant suivi des écoles de recrues seraient licenciées après quelques cours de répétition. Alors, pourquoi hésiter?
Il y a d’autres avis. Le Groupe pour une Suisse sans armée (GSSA), promoteur de l’initiative, veut abolir l’armée. Cette intention figure dans sa dénomination. Pour les organes dirigeants des partis du centre et de droite, c’est l’une des raisons de voter «non». Les socialistes et les Verts historiques, eux, disent «oui». Avec le ralliement d’un comité «bourgeois», va-t-on le 22 septembre vers une surprise? En général, les initiatives pacifistes peinent à passer la rampe. En 1987, l’acceptation de l’initiative de Rothenthurm pour la protection des marais a aussi des motifs écologiques. Mais le peuple, depuis quelques années, prend plus de risques. Suspense.
Politique internationale partout? Burkhalter et Schneider-Ammann luttent.
La politique internationale, en Suisse, dévore-t-elle tout? Il y a de ça. Voyez les Conseillers fédéraux libéraux-radicaux Didier Burkhalter (Affaires étrangères) et Johann Schneider-Ammann (Economie, Formation et Recherche).
Or, les élections de 2015 approchent. Certains contestent leur double présence. Tous deux doivent gagner
Conflits entre Conseil fédéral et Parlement: Lucrezia Meier-Schatz sonne l’alarme.
Lucrezia Meier-Schatz – Conseillère nationale PDC de Saint-Gall – sonne l’alarme. Le Parlement refuse de plus en plus les projets du Conseil fédéral.
Depuis 20 ans, les rejets augmentent. Elle en dénombre 5 en 1991-95, 4 en 1995-99, 10 en 1999-2003, 16 en 2003-07, 27 en 2007-11, déjà 26 depuis 2011 («SonntagsBlick» du 7 juillet). Les échecs de la «Lex USA» sur les banques ou de la sixième révision de l’assurance-invalidité ne sont donc pas seuls