Le PBD Landolt contre le PLR Müller: la bataille pour le pouvoir fait fureur.

Martin Landolt contre Philipp Müller ! Entre eux, tout annonce un duel serré jusqu’aux élections de 2015. L’équilibre des forces au Conseil fédéral est en jeu. Landolt pilote le Parti bourgeois démocratique (PBD) d’Eveline Widmer-Schlumpf, Müller le Parti libéral-radical (PLR) de Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann. Pour Landolt, un PLR est de trop. Son siège revient à l’UDC. Pour Müller, le PBD n’a pas droit à une place au Gouvernement («SonntagsZeitung» des 23 juin et 14 juillet). Le ton est donné

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Souci pour Maurer? Abolition de l’armée obligatoire: des bougeois disent oui.

Ueli Maurer, patron UDC de la Défense, doit-il redouter ce 22 septembre l’initiative pour l’abolition du service militaire obligatoire?

Au centre et à droite, un comité «bourgeois» se lève pour dire «oui» («SonntagsBlick» du 14 juillet). Il prend le contrepied du refus affiché par l’UDC, les libéraux-radicaux, le PDC, les Verts libéraux et le Parti bourgeois démocratique (PBD). Gare?

Dans ce comité «bourgeois» favorable au «oui», on découvre des noms comme les jeunes libéraux-radicaux Linda Brunner et Christian Zulliger, l’UDC Daniel Annen. A les écouter, le but n’est pas de supprimer l’armée. Le remplacement de l’obligation de servir par un engagement volontaire peut produire de bons effets. On le vérifie, par exemple, dans des sociétés, dans des corps de pompiers, en politique. Aujourd’hui déjà, de nombreuses personnes ayant suivi des écoles de recrues seraient licenciées après quelques cours de répétition. Alors, pourquoi hésiter?

Il y a d’autres avis. Le Groupe pour une Suisse sans armée (GSSA), promoteur de l’initiative, veut abolir l’armée. Cette intention figure dans sa dénomination. Pour les organes dirigeants des partis du centre et de droite, c’est l’une des raisons de voter «non». Les socialistes et les Verts historiques, eux, disent «oui». Avec le ralliement d’un comité «bourgeois», va-t-on le 22 septembre vers une surprise? En général, les initiatives pacifistes peinent à passer la rampe. En 1987, l’acceptation de l’initiative de Rothenthurm pour la protection des marais a aussi des motifs écologiques. Mais le peuple, depuis quelques années, prend plus de risques. Suspense.

Conflits entre Conseil fédéral et Parlement: Lucrezia Meier-Schatz sonne l’alarme.

Lucrezia Meier-Schatz – Conseillère nationale PDC de Saint-Gall – sonne l’alarme. Le Parlement refuse de plus en plus les projets du Conseil fédéral.

Depuis 20 ans, les rejets augmentent. Elle en dénombre 5 en 1991-95, 4 en 1995-99, 10 en 1999-2003, 16 en 2003-07, 27 en 2007-11, déjà 26 depuis 2011 («SonntagsBlick» du 7 juillet). Les échecs de la «Lex USA» sur les banques ou de la sixième révision de l’assurance-invalidité ne sont donc pas seuls

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Pouvoir suisse: personne n’est plus «au milieu» qu’Eveline Widmer-Schlumpf.

Eveline Widmer-Schlumpf! Personne n’est plus «au milieu» du pouvoir suisse que la ministre PBD des Finances. Presque tout passe par elle.

C’est le cas, traditionnellement, des dépenses et des recettes de l’Etat. L’évasion fiscale et le secret bancaire s’ajoutent. Les Finances sont un département-pivot. Aucun ministre UDC, depuis 1929, ne les pilote. C’est seulement en 2010 qu’Eveline Widmer-Schlumpf – UDC passée au PBD deux ans plus tôt – quitte Justice et Police pour les Finances. Coïncidence

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Non à l’armée obligatoire: Gross, Recordon et leurs amis peuvent-ils gagner?

Visez le 22 septembre! L’initiative pour l’abrogation du service militaire obligatoire tente une percée. Son promoteur, le Groupe pour une Suisse sans armée (GSSA), monte au filet. Des figures connues la parrainent. On y découvre, par exemple, les socialistes Evi Allemann (Berne), Andreas Gross (Zurich) et Cédric Wermuth (Argovie), les Verts Josef Lang (Zoug) et Luc Recordon (Vaud)

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Lex USA et Convention Suisse-France: résistance. Bon pour Widmer-Schlumpf?

Le coup d’arrêt infligé par le Conseil national à la «Lex USA» sur les banques rend-il finalement service à la Suisse – et à sa ministre des Finances Eveline Widmer-Schlumpf?

Cette «Lex USA» doit encadrer le règlement de litiges fiscaux touchant des fraudeurs américains clients de banques helvétiques. Le Conseil des Etats vote oui, le Conseil national vote non. Certains voient dans ce refus un acte de résistance face à la puissance américaine.

Du coup, la France – dans un autre bras de fer fiscal – renonce à dénoncer au 30 juin une Convention de 1953 sur les successions (Radio Télévision Suisse, 30 juin). L’intention de la France est de remplacer l’actuelle imposition dans le pays de résidence du défunt (par exemple, la Suisse) par une imposition dans le pays de résidence de l’héritier (par exemple, la France). En Suisse, l’opposition est vive. A la mi-juin, le Conseil national vote une motion rejetant l’imposition à l’étranger de biens immobiliers situés en Suisse. Le refus de la «Lex USA» s’ajoute. Pour la Convention Suisse-France, cela donne une année de répit. Pour la «Lex USA», le Conseil fédéral doit encore se prononcer sur la suite.

Bref, le Parlement, pour le Gouvernement, peut jouer un rôle protecteur. Le peuple, au besoin, peut exercer la même fonction. Ce rôle protecteur peut se révéler utile dans d’autres domaines que les conflits fiscaux. On pense aux rudes négociations sur les relations institutionnelles entre la Suisse et l’Union européenne. Face à des partenaires de très grande taille, l’opération n’est pas sans risque. Mais, en cas de coup dur, cela peut aider. A vérifier.