Poutine, Kim Jong-Un et l’arme nucléaire. La tentation suisse et l’OTAN.

A qui la bombe nucléaire? Les pays dotés de l’arme suprême deviennent-ils le péril majeur pour la paix mondiale? Voyez l’invasion du 24 février 2022 de l’Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine. Le chef du Kremlin invoque son arsenal nucléaire pour dissuader quiconque voudrait l’en empêcher. Prenez les propos belliqueux du Nord-Coréen Kim Jong-Un à l’adresse de la Corée du Sud et des Etats-Unis. Visez l’intention de la Chine de Xi Jinping de s’emparer de Taiwan par la force s’il le faut. Retenez les menaces de l’Iran d’Ali Khamenei – puissance nucléaire en devenir – à l’encontre d’Israël.

L’attaque de Poutine du 24 février 2022 contre l’Ukraine marque un tournant. Avant elle, des experts voyaient dans la détention de l’arme nucléaire une garantie contre des guerres à grande échelle. L’attaque de Poutine rend cette hypothèse caduque. Rappel des puissances nucléaires « officielles ». Etats-Unis (1945), URSS/Russie (1949), Grande-Bretagne (1952), France (1960), Chine (1964), Inde (1974), Pakistan (1998), Corée du Nord (2009). Peut-être Israël.

Et la Suisse? 1945. Le Conseil fédéral met à l’étude l’acquisition de l’arme atomique. Puis, il y renonce. 1968. Traité de non-prolifération. 1988. Etudes suspendues. 1996. La Suisse adhère au Partenariat pour la paix de l’OTAN. Pour le moment, elle renonce au Traité d’interdiction de 2017. Le Parlement, lui, serait pour. 2024. Dans les plans de renforcement de l’armée, personne n’évoque l’acquisition de l’arme nucléaire. Ni le Chef de l’armée Thomas Süssli. Ni le Secrétaire d’Etat Markus Mäder (de retour de Munich). Ni la Conseillère fédérale Viola Amherd. Tant que l’OTAN existe?